
Le débat sur l’islam (dit débat sur la laïcité) occupe la scène politique de ces jours d’avril irradiés de lumière. Les tentatives de recadrage de ce débat initialement sur l’islam accouchent d’une… journée de séminaire! Dans un précédent billet, j’ai expliqué que finalement, si ça se trouve, il y a du bon dans ce débat. En clair: Si l’UMP veut continuer à se tirer une balle dans l’pied, je ne vois pas pourquoi l’en empêcher.
Jean François Copé s’est cru l’obligation de clarifier les choses dans la désormais célèbre: Lettre à mon ami musulman (à classer dans #bibliolefebvre). L’ami musulman lui a répondu dans une tribune libre sur Rue89. Il évoque l’alibi de la laïcité, son statut de citoyen comme les autres et note que l’UMP n’est pas étrangère à sa situation actuelle: » Ta famille politique n’est pas étrangère à cette situation (mais bon, on ne choisit pas sa famille…). Ce serait malheureux de donner ainsi raison à ces mauvaises langues que j’entends déjà dire qu’avec des amis comme toi …on n’a pas besoin d’ennemis. Pour ces raisons, tu comprendras que je ne souhaite pas venir à ta petite fête du 5 avril. Je préfère vous laisser laver votre linge sale en famille. Fais-moi signe quand tu auras repris tes esprits et que les choses se seront un peu calmées vers chez toi. »
Plus virulente, Najat Vallaud Belkacem (PS) Porte parole de Ségolène Royal: J’ai tardé à vous répondre car je n’avais pas compris que votre courrier pouvait s’adresser à moi (..) Pour qui vous prenez-vous pour me parler ainsi ? (..) Comprenez-vous que ce ton de propriétaire agacé envers son locataire indélicat ne saurait convenir au Secrétaire Général d’un parti républicain s’adressant à son ‘ami musulman‘ pour l’inciter à dialoguer avec lui sur l’intégration de sa ‘communauté‘ dans la République, et la menace qu’elle représenterait dans l’esprit de trop de Français ? (…)…
Ce débat sur la laïcité est en fait un débat sur l’islam comme l’a concédé Claude Guéant malgré lui, lundi 04 avril: Je crois qu’il y a 5 à 6 millions de musulmans en France, l’accroissement du nombre des fidèles de cette religion, de cette pratique religieuse pose problème..(BFMTV, 04 Avril). Au moins, c’est clair et qu’on ne s’y trompe plus. Jean François (Copé) dira encore: Est ce qu’on peut jouer collectif? Raté!
Et, que dire de la fusion des idées UMP-FN? FrontNationalisation de l’UMP? Oui et, Sarkommence!. Pour participer à ce diner de con, j’apporte ici une contribution morale, le conte des trois ânes qu’une amie (Janine PATET) m’a confié en lecture…
Le conte des trois ânes…
Un paysan se rendait à la ville pour vendre ses récoltes sur le marché. La ville était loin et il fallait plusieurs jours pour l’atteindre.
Le premier soir, il s’arrêta pour bivouaquer non loin de la demeure d’un vieil ermite. Au moment d’attacher son troisième âne, il s’aperçut qu’il lui manquait une corde. Il se dit: Si je n’attache pas mon âne, il y a de fortes chances que demain il se soit sauvé dans la montagne.
Alors, après avoir solidement attaché les deux autres, il monta sur son âne et pris la direction de la maison du vieil ermite. Arrivé, il demanda au vieil homme: N’auriez-vous pas une corde à me prêter pour attacher mon âne cette nuit ? Je vous la rendrai demain matin.
Mais l’ermite n’avait pas le moindre bout de corde. Aussi, il dit à notre paysan: -Retourne à ton campement, et comme chaque jour, fais le geste de passer la corde autour du cou de ton âne, et n’oublie pas de feindre de l’attacher à un arbre.
N’ayant pas le choix et espérant que cela marcherait, le paysan fit exactement ce qui lui avait été conseillé, puis il s’endormit. Le lendemain matin, dès son réveil, son premier regard fut pour son âne: il était toujours là !
Après avoir chargé les trois baudets, le paysan voulut se remettre en route, mais là, son troisième âne refusa de bouger; il eut beau faire, le tirer, le pousser, rien n’ y fit !
Désespéré, notre homme retourna voir l’ermite et lui raconta sa mésaventure.
– As-tu pensé à lui enlever la corde? demanda l’ermite
– Mais il n’y as pas de corde! répondit le paysan.
– Pour toi oui, mais pour l’âne…
Le paysan retourna au campement et d’un ample mouvement, mina le geste de retirer la corde. L’âne le suivit alors sans résistance.
Moralité: Ne nous moquons pas de cet âne. Ne sommes-nous pas, nous aussi, esclaves de nos habitudes, pire, esclaves de nos programmations mentales? Demandons-nous quelle corde invisible empêche l’UMP de progresser et d’évoluer….
Illustration [Clocher et Minaret] Lire aussi ce billet
[Le conte des trois ânes: copie image+texte par une amie, Janine Patet].