Il parait qu’on a plus de munitions pour notre guerre en Libye? C’est une info tirée du Journal Le Monde.fr de ce samedi. C’est embêtant au regard de notre engagement dans ce conflit libyen. Cette pénurie de munitions toucherait principalement les bombes à guidage laser, les plus utilisées par la coalition en Libye.
Depuis la déclaration du 19 mars dernier par Nicolas Sarkozy, la France est guerre! On ne dit pas guerre c’est vrai, mais notre implication dans le conflit libyen est sans conteste. En témoigne les félicitations des insurgés de Benghazi dans les premières heures de l’intervention…
Le feu d’artifice du début a laissé la place à une distance coupable du point de vue des insurgés qui reprochent à l’OTAN, et à ses troupes, de ne pas en faire assez. Les troupes de Kadhafi ont depuis repris du terrain sur les positions des insurgés. Pourquoi? Que se passe t-il? L’explication nous vient du Washington Post cité par Le Monde.fr : Les forces de l’OTAN engagées dans les opérations aériennes en Libye sont à court de munitions.
Les experts consultés par le Washington Post sont acerbes : « La Libye n’est pas une grosse guerre, note l’un d’eux. Si les Européens manquent de munitions aussi tôt dans un conflit aussi peu important, on peut se demander à quel type de guerre ils sont préparés. Peut-être qu’ils réservent leurs avions aux démonstrations aériennes… »
C’est d’autant plus embêtant qu’à Misrata, les rebelles révolutionnaires encaissent des pertes énormes. Dans un précédent billet, je posais la question de savoir si la Libye serait notre Afghanistan à nous. La question n’est plus de savoir si on devrait y aller ou pas. On y est. Qu’est ce qu’on fait maintenant? Il faut des munitions…
Il faut dire que la guerre à un coût. Selon une source aéronautique citée par l’AFP, une heure de vol de Rafale coûte entre 10.000 et 13.000 euros. Pour les Mirages, c’est plus ou moins le même tarif. Il faut calculer entre 10.000 et 11.000 euros l’heure de vol. Pour les bombes, selon le type de missiles utilisé, les prix évoluent entre 250.000 et 350.000 euros l’unité. Ajoutons à cela 50.000 euros, l’heure de fonctionnement pour le Charles-de-Gaulle. Faites le calcul…
Je connaissais l’expression: Partir en guerre la fleur au fusil. Je ne sais pas si le sous-équipement en munitions rentre dans cet adage. En tout cas, j’ai trouvé l’information assez marrante pour en faire un billet.