Dépenses publiques: ‘’idées reçues‘’ sur la gauche, ‘’responsabilités‘’ de la droite…

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Le candidat à la Présidentielle de 2012, Nicolas Sarkozy a critiqué le premier débat de la primaire socialiste. Il a évoqué le débat entre les six candidats à la primaire socialiste en ces termes:

‘’Quand on regarde la télévision, parfois il y a des programmes, dites donc, les dépenses, ça y va ! ‘’. ‘’C’est pas ‘Qui veut gagner des millions?’, c’est ‘Qui veut dépenser plus? ‘’ et d’ajouter:

‘’Ceux qui vous promettent des subventions, ils vont trouver l’argent où? ‘’. Pour ‘’trouver des nouvelles sources de dépenses, on est les champions du monde. Moi, je me donne beaucoup de mal pour essayer de les couper ‘’.

Bien. Il est vrai que le gouvernement Sarkozy a coupé les dépenses de personnel, d’intervention, de fonctionnement de l’État pour des placements non productifs. Nous parlerons donc de dépenses publiques, de rigueur budgétaire et surtout de bilan.

Les dépenses de l’État correspondent à des lignes budgétaires dites dépenses de l’État par fonction. En 2009, les charges budgétaires de l’État se répartissaient comme suit :

  • Dépenses de personnel: pour la rémunération des personnels payés sur le budget de l’État, pour les cotisations et contributions sociales, prestations sociales et allocations diverses.
  • Dépenses d’intervention: recouvrent l’ensemble des transferts aux ménages (allocation pour adulte handicapé, contrats emploi solidarité par exemple), aux entreprises notamment sur l’emploi, aux collectivités territoriales et aux associations (subventions), aux autres collectivités, comme les subventions aux régimes spéciaux (ex : RATP, SNCF), des appels en garantie.
  • Dépenses de fonctionnement: regroupe les dépenses de fonctionnement courant des services de l’État (achats, gestion immobilière, dépenses d’entretien, etc.), mais aussi les subventions pour charges de service public versées par l’État aux différents opérateurs des politiques publiques (universités, service public de l’emploi…).
  • Charges de la dette de l’État: il s’agit des intérêts de la dette publique, qui sont donc inscrits dans le budget de l’État comme une charge, c’est-à-dire une dépense que l’État doit faire chaque année au profit de ses créanciers.
  • Dépenses d’investissement: Il s’agit des dépenses pour immobilisations corporelles et incorporelles de l’État.
  • Dotations des pouvoirs publics
  • Dépenses d’opérations financières. Il s’agit des prêts et avances, des dotations en fonds propres et des dépenses de participations financières.

L’affectation des dépenses, dans ces différentes lignes budgétaires varie en fonction des familles politiques et orientations idéologiques. L’orientation politique peut (c’est souvent le cas)  dépendre du courant de pensée économique. Elle peut être Libérale, Néo libérale ou, très sociale.

1. Petit rappel des théories économiques…

Les classiques: les économistes libéraux (19è, Adam Smith) dits ‘’classiques‘’,  ne prêtaient que des fonctions régaliennes (diplomatie, sécurité extérieure et intérieure, justice). Auto-régulation des marchés, ‘’laisser-faire‘’, État protecteur de la libre concurrence, suppression des barrières aux échanges et à la libre concurrence…

Les Néoclassiques: Extension du rôle économique de l’État: en bon gendarme, l’État doit intervenir pour créer, puis faire respecter les conditions d’une concurrence pure et parfaite (libre entreprise, liberté de déplacement du capital et du travail…

Les économistes de l’Ecole du bien-être, comme Alfred Marshall (1842-1924) et Cecil Pigou (1877-1959). l’État devait intervenir, par le biais de taxes, de subventions ou de réglementations. Mais aussi, l’État devait financer par l’impôt certains biens ou services, comme les ‘’biens publics ‘’ tels que l’éclairage des rues, qui ne pourraient être spontanément produits par le marché.

Ce dernier point rejoint les thèses de John Maynard Keynes (1883-1946) pour qui, Il incombe à l’État de soutenir la croissance, de stimuler l’économie afin de parvenir au plein-emploi, notamment par des politiques conjoncturelles de relance de la demande et en engageant des dépenses publiques supplémentaires.

2. Sarkozy et la nouvelle théorie économique…

Difficile de classer la politique économique actuelle tant l’une des théories ci dessus, tant les approximations sont nombreuses et la logique floue. C’est un mélange de tout et de rien, de rien d’ailleurs. On constate un désengagement totale de l’État dans ses fonctions régaliennes. – L’on privatise tour à tour les céments de la République: L’eau, le Gaz, l’électricité, le système de Santé, la Formation, les Universités etc… – En plus de l’explosion des dépenses publiques depuis 2007.

Malgré cette explosion de la dette publique, on constate:

1. 10% de chomage en France dont 23% chez les jeunes, le déficit public a triplé depuis 5 ans, 2. 3.7 milliards de personnes mal logées, 434 milliards d’euros de dette publique en plus depuis 2007 dont les 2/3 dus à des cadeaux fiscaux, 3. 60 000 postes d’enseignants supprimés en 5 ans, 90 000 policiers et gendarmes non remplacés, 4. 783 000 ménages surendettés, 5. 15% des français renoncent à se soigner (hausse du coût de la santé), 6. 29% d’augmentations du prix des loyers, etc. (source).

Ajoutons à cela les dépenses de complaisances détaillées par @jegoun. On peut, après lecture partager son avis. La question de l’affectation de cette hausse de la dette publique se pose…

3. A Gauche, Investissements de structure….

Réforme fiscale et soutien aux jeunes sont au cœur du programme de François Hollande. Dans un entretien au quotidien 20 Minutes, il dévoile les grandes lignes de son programme autour de l’idée d’un « rêve français ». Il fait d’une réforme fiscale « la condition de la réussite du changement en 2012 ».

Combien ça coûte? Où trouver l’argent?. Une des mesures phare serait de raboter les niches fiscales mises en place par Sarkozy. La gestion des finances publiques ne peut être supporté par les seuls bas revenus. Il ne s’agit pas de solidarité entre les revenus, mais d’équité sociale.

Il ne s’agit pas non plus de revenir à un ‘’État-Providence‘’, mais d’instaurer une péréquation économique et sociale  protégeant tous les français contre les grands ‘’risques‘’ de la vie (chômage, maladie, vieillesse) en préservant l’outil de production.

La relance économique tiendra compte de la compétitivité des entreprises, de la demande des biens de production, donc du pouvoir d’achat des français. Les dépenses de structure sont à prévoir pour instituer la compétitivité des entreprises dans la durée. Cette notion de compétitivité s’articule autour des facteurs endogènes  aux entreprises (coûts de production, coût du travail, main-d’œuvre qualifiée etc.), et surtout exogènes financés financer par l’État:

  • Présence d’infrastructures (routes, réseau de télécommunications,…)
  • d’externalités positives, liées par exemple à la présence de fournisseurs, d’un réseau dense de PME
  • Disponibilité de main-d’œuvre formée répondant aux besoins de ou des entreprises (liée au système éducatif)

Ces derniers points justifient les dépenses (investissements) de l’État prévue par la gauche, donc un financement public. Difficile d’être une entreprise florissante dans un tissu industriel pauvre. Dépenser plus? Oui, en s’assurant que ces investissements structurels redonnent à la France sa capacité de production, réduisent les inégalités et, respectent les principes élémentaires des fonctions régaliennes de l’État. Il n’est donc pas simplement question de Gauche ou de Droite, mais de choisir en 2012, un nouveau modèle de société pour la France.

Alors, On continue ou on change?

Lire aussi: Rigueur budgétaire: Nicolas Sarkozy trahi par un graphique…

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12 réflexions au sujet de « Dépenses publiques: ‘’idées reçues‘’ sur la gauche, ‘’responsabilités‘’ de la droite… »

  1. Faut-il croire la presse !!!!!!!!!!!!!
    Comme disait Georges Marchais « C’est un scandale!!! »
    HONTE !!!!
    La prime de chauffage des sénateurs
    Et si on supprimait la prime individuelle de chauffage des fonctionnaires du Sénat pour économiser 3,4 millions d’euros par an ?
    Dans la série «  »cherchons des économies » », on tombe parfois sur des perles.
    Selon le magazine Capital, «  »les fonctionnaires du Sénat sont payés trois fois plus cher que leurs collègues de l’État » »…
    Comment expliquer un tel écart ?
    > > > En raison d’une accumulation de primes dont bénéficient ces fonctionnaires bien spécifiques.
    Un seul exemple : le versement d’une prime individuelle… de chauffage !
    Non seulement l’intitulé prête à sourire (y a-t-il des problèmes de chaudière au palais du Luxembourg ?), mais le calcul de cette prime laisse rêveur : elle est indexée sur les cours du pétrole.
    Comme ceux-ci sont régulièrement à la hausse, il fallait s’y attendre : la prime a littéralement explosé. «  »Elle est passée de 1500 euros par an en 2000 à 4035 euros en 2011″ », selon Capital.
    En la supprimant, l’État économiserait donc 3,4 millions d’euros par an.
    Dans la même série, un sénateur touche une prime informatique de 1000 Euros par mois …. une honte ……… ils doivent changer d ‘ordinateur tous les 15 jours ……….. ou alors ils les revendent à bas prix …..
    Le Sénat c’est aussi: – 6,7 milliards placés en actions, en obligations et dans l’immobilier.
    – Une retraite pleine au bout de deux mandats
    – Sans compter divers avantages « sociaux ».
    Ainsi, première aberration, le Sénat récupère la CSG pour enrichir sa propre caisse sociale !!!
    dont les remboursements sont singulièrement généreux pour tous.
    > > > Notamment en ce qui concerne les lunettes, les soins dentaires et même les médicaments, remboursés, sans exception, à 90%.
    Demandons-nous pourquoi nos gouvernants, tout partie politique confondu, ne veulent pas appliquer les bonnes solutions pour diminuer la dette .
    Plus il y a de déficit et plus les dépenses de nos élus sont indécentes, à croire qu’en désespoir de cause ils veulent mettre le pays au fond du trou .
    Il y a un bon coup de balai à donner, de tout bord politique…

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