Un accent? Non merci, j’ai le mien…

Comme Eva Joly, J’ai un accent, moi aussi. Comme pour elle, Ma France  »résonne de tous les accents du monde ». L’accent de cette France qui toujours vient d’ailleurs.

Je suis né dans le nord de la France à l’âge de 23 ans, à Lille. J’y retourne des fois pour revisiter mes souvenirs d’enfance de jeunesse. Ma famille? Les gens du Nord, les Ch’ti. Je n’ai pas pris leur accent, c’est à eux. J’ai gardé le mien.

Un accent? Non merci, j’ai le mien. Vous pouvez garder le votre. Et, le poids de mon accent dans l’urne est l’équivalent du votre…

Lui aussi, il a un accent…

21 réflexions au sujet de « Un accent? Non merci, j’ai le mien… »

    1. Le pauvre! Même pas un p’tit accent aurignacien?
      Allez, je vais dire au Père Noel que Didier, il a été très gentil, qu’il t’apporte un  »gros accent du Pays de l’Eure » dans ton petit soulier 😉

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      1. C’est pas ma faute, M’sieur : j’ai jamais vécu assez longtemps quelque part pour prendre l’accent du coin. De plus, je suis assez imperméable aux accents. Ce qui est bien pratique par temps de pluie.

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    1. Bien entendu, cette histoire de “non accent” relève au départ de la convention : en gros, l’accent majoritaire, ou bien utilisé majoritairement par les « élites », a disparu en temps qu’accent, il a cessé d’être perçu comme un accent parmi d’autres. Du coup, et jusqu’à une date récente, tous ceux qui aspiraient à faire partie de telle ou telle élite se devaient de perdre leur accent originel s’il en avait un – et c’est en effet ce qui se passait : pas d’accent marseillais chez les speakers de la radio, par de gutturalisme alsacien à la télévision, etc.

      On oublie aussi trop souvent que, pendant longtemps, et jusqu’aux années soixante incluses, l’accent n’était pas seulement une indication d’origine géographique, mais aussi, et peut-être surtout, un marqueur social. E gros, les fils de paysans et d’ouvriers avaient l’accent de leur région, les fils de la bourgeoisie ne l’avaient pas.

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  1. Il y a de nombreux exemples, de ce que je dis : est-ce que François Mauriac avait l’accent de Bordeaux ? Ou Philippe Sollers ? Est-ce que Charles Trenet parlait comme une fleuriste de Narbonne ? Ou Brassens comme un marin sétois ? Ou Giono comme un lavandier provençal ? Pensez-vous que Bernanos avait l’accent picard ? Etc.

    Je me souviens qu’un jour un journaliste demandait à Jean Lacouture (homme de gauche certifié, n’est-ce pas ?) pourquoi il n’avait pas l’accent de Bordeaux, justement. Lacouture avait eu une sorte de haut-le-corps et avait répondu assez sèchement quelque chose comme : dans mon mlilieu on n’avait pas d’accent ! Et si jamais on l’avait un peu, les Bons Pères se chargeaient de vous le faire perdre rapidement !

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  2. Mes parents, après avoir été tour à tour Allemands puis Français, leurs parents ayant fait de même puisque mosellans, il y avait chez nous un accent prononcé.
    Il ne me faut pas 5 minutes pour le reprendre lorsque je retourne « chez moi », tant est fort le sentiment d’appartenance à un groupe … et pourtant les Bonnes Soeurs se sont donné un mal fou pour nous le faire perdre ! …

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    1. Pareil pour les blacks! On le perd un peu, des fois, en fonction des milieux fréquentés.
      J’aime prendre l’accent ivoirien par exemple (avec mes amis de côte d’ivoire, bien que non ivoirien) parce que certains mots ou expressions ont toute leur porté avec cet accent là!

      Pareil chez les antillais.
      Finalement l’accent recrée une relation d’appartenance sociale! Perdre son accent peut être assimilé à un rejet identitaire…

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