Avis de campagne 2012> L’oeil noir d’un colleur de tweet…

Depuis quelques jours, on a repris nos bonnes vieilles habitudes et la vie sur ce blog redevient éclectique, multi-thématique. La campagne présidentielle a été longue, passionnante, douloureuse comme une naissance, mais aussi belle qu’elle. Oui, j’ai viré sarko

J’ai fait campagne, j’ai activement participé à la riposte-web de #FH2012. Leftblogueur, colleur de tweet, j’ai vécu de l’intérieur une campagne passionnante,  addictive et victorieuse. Revenir sur cette campagne électorale via un simple billet c’est très réducteur, et trouver un angle d’écriture est tout aussi difficile car tous les ami-e-s l’on fait Cycee, Melclalex, Elooooody, etc. Reste plus qu’a donner l’avis singulier d’un blogueur noir, addict des réseaux sociaux et grand colleur de tweet (tous droits réservés 😉 )

En effet,  »Nous gagnerons plus de nous laisser voir tels que nous sommes, que d’essayer de paraître ce que nous ne sommes pas » (François La Rochefoucauld). C’est cette étiquette qui fonde mon engagement initial dans cette campagne électorale. Cette période a révélé les failles de ma société tout en me confortant dans ma relation d’appartenance à la République. Comme l’avait dit Djamel Debbouze: Je suis un icicien! Adjectif tiré du mot  » ici  »…

Je reviendrai longuement sur cette campagne, je détaillerai (ou pas) les coulisses de ma participation dans l’équipe riposte-web etc. J’ai juste envie de préciser quelques faits marquants de ces dernières semaines.

La France, j’ai fait sa connaissance là-bas, sous les tropiques. La France, c’était les droits de l’homme, la Liberté, le Général De Gaulle, sa statue en bronze sur cette place de Brazzaville, surplombant notre terrain de foot, notre espace de  liberté. La France, c’était aussi le verbe, la rhétorique, le phrasé, les grandes joutes verbales avec des mots adroitements juxtaposés, aussi sonores qu’inutiles. Mais très utiles…

Ainsi se construisent des valeurs, des convictions. A L’université de Brazzaville, l’éloge de l’excellence académique sous la direction de M. Lefillastre, (un vieux français, recteur d’université), un corps professoral cosmopolite composé d’anciens de la Sorbonne, des universités & grandes écoles françaises, voir américaines. Puis l’envie de marcher sur les pas des Senghor, Césaire entre autres emblèmes d’excellence. Envie de les lire sur leurs lieux d’écriture, de comprendre leurs mots et les maux qui s’y trouvent. De riches lectures initiatiques…

Le 07 Février 2012, lorsque le Député de Martinique, Serge Letchimy cite Césaire à l’Assemblée nationale dans cette riposte homérique contre les dérives de Claude Guéant, je jubile et m’inquiète sur les effets pervers de la contre attaque. Et l’on se sent l’obligation d’assurer le service-après-clash via le blog, de diffuser de bonnes feuilles de Aimé Cesaire et de coller des tweetséléments de langage, pour les amis indécis qui en feront bon usage. On apprécie ces moments de partage, on mesure l’ouverture d’esprit des uns et des autres. J’ai aimé…

Commenter les débats via twitter, l’œil rivé sur le téléviseur c’est un truc singulier. On prépare ses billets, un mot-clé (#hashtag) est défini pour la riposte-web, un mot à insérer dans chaque tweet. Pendant le débat, on vérifie les arguments adverses, pour les contredire sur twitter avec de vraies données. Cette vérification factuelle ou fact-checking, un vrai plaisir. Et que dire des actions de Googlebombing? Sylvie Trub like bombing… Ah! un truc con, mais qui vous marque. Au Bourget, ces mots de François Hollande..

 »Français, c’est le plus beau nom qu’on puisse donner à un citoyen du monde »

Encore des mots, de simples mots avec cette diction solennelle à forte portée symbolique, médication verbale sur des blessures inavouées. J’ai aimé. Ce jour là, j’ai su que je voterai par conviction. Puis, la campagne officielle avec son lot de remarques de bas-de-page, de plus en plus directs, paroles décomplexées.  »L’indolore » cesse de l’être car la frange  »silencieuse » s’exprime sans retenue, avec d’autres références, révélant de sombres souvenirs. Là commence le  »vrai » travail on the web

Session  »valeurs morales » après le 22 avril. Impression d’un retour à l’an zéro de la République, retour à la France d’avant JC Charles-De-Gaulle. Je pèse mes mots. Et, la France a de nouveau fait face. Rassemblement autour des valeurs de la République comme l’a fait François Bayrou. Une décision courageuse qui pour moi restera l’acte symbolique le plus marquant de cette présidentielle 2012.

Ma république est mouvante, elle reste la mienne. Elle est différente, dynamique, avec ses cons (il en faut) et j’en fais partie. Quand elle va mal, on s’implique un peu plus. Dire ce que je pense, partager, échanger, s’engager, sans prétention de changer les choses, d’avoir une quelconque influence sur quoique ce soit, juste le besoin de comprendre, pour soi d’abord, pour pouvoir l’expliquer ensuite, tel était mon fil conducteur dans cette Présidentielle2012.

Pour finir, cette sensation curieuse: on se sent moins  »noir » ou  »black » après une telle expérience. La cause commune vous dépasse, l’on devient un parmi d’autres, simple citoyen, sans aspérité, français.

26 réflexions au sujet de « Avis de campagne 2012> L’oeil noir d’un colleur de tweet… »

  1. Moins noir? refuser l’assignation à identité par la couleur tout autant que le déni, bien sûr. Et si l’on disait que la fraternité, y compris la fraternité d’armes, rend l’air plus léger. C’est peut-être cela la république dont on rève. Kind of Français UNIVERSEL
    (Et je n’ajoute pas pour rester dans notre tonalité modérée quelque peu lyrique, choisissons la Vraie France, car en bon Français je sais dire mort au cons, tout en sachant que même les cons font partie de notre humanité) Allons en avant.

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