Blocage du prix de l’essence: Baisse de la part fiscale de l’État…

Tout flambe! Le mercure (canicule), le fioul (hausse des prix à la pompe). Alors, Bloquer le prix de l’essence?

La hausse du prix du carburant était au cœur du débat présidentiel. J’avais édité  deux billets sur le principe de blocage des prix de l’essence via la TIPP flottante.

Sur la route des vacances, je suis tombé sur une station essence où les prix sont bloqués depuis plus de dix ans. Autre temps, autres prix …

Oui, des prix en Francs qui font rêver: 6,50 Francs (0,99€) le litre de SP95 et, 8,30 Francs (1,26€) le litre de Super. Non, cette station-service ne reçoit plus les automobilistes, pas question de s’y arrêter. Ce repère visuel nous ramène à l’actualité de la hausse du prix de l’essence à la pompe.

Dans un récent billet, Melclalex nous rappelle que les prix à la pompe ont baissé jusqu’à début août, puis sont repartis à la hausse. Il faut donc enrayer cette hausse continue, pense t-il et, tenir une promesse électorale. La nécessité de stabiliser les prix est une évidence, la mise en place plus complexe. Quel mécanisme?

TIPP Flottante? Contrairement à 2001, la variation du prix du fioul n’est pas fluctuante mais en hausse continue. L’effet compensateur de la TIPP (hausse=>blocage des prix, puis baisse=Prix libres) ne sera pas au rendez-vous. Cela reviendrait à subventionner de façon permanente le prix de l’essence, c’est-à-dire, faire supporter à l’État cette hausse permanente du coût du pétrole. En clair, faire l’impasse sur des recettes en période crise budgétaire. Cela reste une option…

Ces derniers jours, tout le monde a formulé des propositions pour enrayer cette flambée de prix. La plus folle reste le retour de la vignette automobile. On a aussi évoqué les recettes écologiques (modes de déplacement alternatifs à la voiture en solo: co-voiturage, auto-partage, services de transport à la demande, enclencher la mutation de l’automobile etc.) c-à-d des solutions à long terme, sans oublier  »Faire jouer la concurrence », ou  » Surtaxer les compagnies pétrolières » ou encore, Nationaliser Total pour faire plaisir à la gauche de la gauche et à Jean Luc Mélenchon.

Je pense que, une alternative crédible consisterait de bloquer temporairement non pas les prix à la pompe, mais les marges, comme en août-septembre 1990 sous Michel Rocard lors de l’invasion du Koweït par l’Irak. Cela atténuera quelque peu les prix à la pompe dans l’attente de solutions durables.

Le gouvernement pourrait aussi: 1. Ne rien faire comme ces dix dernières années et voir la Droite crier à la promesse non tenue  ou, 2. Instituer la TIPP flottante et (re) voir les irresponsables de ces dernières années crier à la hausse des déficits et à l’irresponsabilité de la gauche. On n’est pas couché.

Vous avez compris, la situation n’est pas aisée. Pierre Moscovici, le ministre de l’Économie, a promis le 14 août de prendre « des mesures appropriées ». Une réunion est programmée le 28 août avec les responsables du secteur pétrolier. Revoir leurs marges…

DERNIÈRE MINUTE: Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault vient d’annoncer sur BFMTV et RMC  »une prochaine diminution modeste et provisoire des taxes sur les carburants perçues par l’État pour faire baisser les prix à la pompe ». Ayé!

Exit donc la TIPP flottante (pour l’instant), le gouvernement s’oriente vers une diminution du niveau fiscal dans le coût du carburant (baisse de la part de l’Etat) dans l’attente d’un mécanisme plus durable de régulation des prix que François Hollande annoncera (peut être) le 03 septembre sur le plateau de Claire Chazal sur TF1.

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