Dopage: Et si on reclassait aussi les Présidents de la République?

« Les choses visibles sont éphémères, les invisibles sont éternelles ».

La récente Affaire Lance Amstrong, sept fois vainqueur du Tour de France, permet une lecture nouvelle de Saint-Paul-L’Apôtre, valide la thèse de vainqueur provisoire du Tour de France et,  ressuscite les éternelles invisibles, victimes du dopage.

A. Tour de France: Les reclassements…

Lance Amstrong va donc perdre ses sept titres de France et le casse tête de la révision des podiums se pose. La presse s’interroge: Lance Amstrong va perdre ses sept titres (Le Monde), Qui a gagné les sept Tours d’Amstrong? (Libération). C’est NicolasDuBlog qui en parle le mieux:  » Jan Ulrich avait gagné le Tour de France 1997. Avec le déclassement de Lance Armstrong (..), il va gagner également les Tours de France de 2000, 2001 et 2003. (…). Pour celui de 2006, c’est Floyd Landis qui avait été déclassé. En 2010, c’était Contador. Le Tour de France 1999 aura donc été gagné par Alex Zulle, celui de 2002 par Beloki, 2004 par Klöden, 2005 par Ivan Basso, 2006 par Pereiro, 2010 par Schleck… Essayez de suivre… »

Difficile de suivre à moins d’avoir une modélisation mathématique à la hauteur de cette équation sportive à une donnée invariable: Le dopage. Cette situation n’est l’apanage du seul monde sportif, la vie politique française présente elle aussi quelques similitudes post-électorales pour un reclassement des Présidents de la République…

B. Reclassement des présidents de la République…

Dans la vie politique, le dopage, ne reside pas dans l’absorption de produits dopants (quoique), mais dans la mise en avant de pratiques et/ou affaires susceptibles de fausser les résultats des élections. Exemple: le dopage des comptes de campagne via des financements occultes. Pour cet exercice, on va se limiter aux élections présidentielles de 1995 à 2012.

1. Présidentielle 1995. La septième élection présidentielle qui s’est tenue les 23 avril et 7 mai 1995 comptait 9 candidats.

Au soir du premier tour, Jacques Chirac (RPR) avait récolté 20,84% de voix, Lionel Jospin (PS) 23,30% et, Édouard Balladur, 18,58%. Jacques Chirac fut déclaré Vainqueur au second tour 52,64 % des voix face à Lionel Jospin. Succédant aux deux mandats de François Mitterrand, il a été investi dans ses fonctions de président de la République le 17 mai 1995.

Bien que éliminé, Edouard Balladur avait faussé cette élection présidentielle. De l’aveu même de Roland Dumas, le Conseil constitutionnel avait validé les comptes du candidat Balladur malgré des irrégularités, au motif qu’il aurait fallu également rejeter dans ce cas ceux de Jacques Chirac, élu président. De quoi disqualifier Jacques Chirac.

2. Présidentielle 2002. L’édition 2002 a connu un nombre record de candidat: 16 au total. Sur le podium, une surprise avec la deuxième place de Jean Marie Le Pen (16,86%) derrière Jacques Chirac (19,88%). Lionel Jospin 3ème avec 16,18% des voix est éliminé.

Grâce à la constitution d’un Front Républicain (Gauche et Droite) Jacques Chirac l’emporte avec un score sans précédent (78%) contre 22% pour JM Le Pen.

Comme pour le Tour De France, les affaires rattrapent toujours le vainqueur de l’édition (Jacques Chirac): Emploi fictifs de la Mairie de Paris, HLM de Paris, Lycées d’île-de-France, Les billets d’avions en liquide, Les frais de bouffe de l’Elysée, La Fondation Claude Pompidou, etc. Résultat: Le Tribunal l’a condamné à 2ans de prison avec sursis dans le cadre de l’affaire des emplois fictifs de la Mairie de Paris. Notons que l’hypothèse d’un Jospin  »Président sortant » n’aurait certainement pas donné le même résultat au soir du 22 avril 2002.

3. Présidentielle 2007. Les faits sont récents. Pour le premier tour, Nicolas Sarkozy (31,18 %) et Ségolène Royal (25,87 %) arrivent en tête devant François Bayrou (18,57 %) et Jean-Marie Le Pen (10,44 %). Le second tour a vu la victoire de Nicolas Sarkozy (53,06%) face à Ségolène Royal (46,94%).

Il est très facile de trouver des motifs de dopage politique pour (éventuellement) reclasser les candidats de cette élection présidentielle.

Au choix: L’affaire Karachi, Affaire Bettencourt, Les sondages de l’Élysée, etc. On ne va pas retenir le dopage aux voix du Front National par le candidat de l’UMP, Nicolas Sarkozy, mais,  le financement supposé de sa campagne électorale par Kadhafi. Énorme révélation de Médiapart. La dévalorisation de la fonction présidentielle n’est pas un motif à retenir. La perte du triple A peut se discuter.

En conclusion

Cette analyse, orientée dopage et morale en politique permet d’établir le premier tableau de reclassement des présidents de la République |1995-2012|. Résultat, deux invisibles

Quelques remarques et observations. [1]. Face à l’incertitude d’une élection,  on laisse à Jacques Chirac son fauteuil de Président en 2002 malgré un test Positif (+/-). Ma recommandation: Que le Conseil constitutionnel vérifie (vraiment) les comptes de campagne au soir du 1er tour, en étroite relation avec le Parquet. [2]. On peut aussi espérer l’instauration de mesures conservatoires dès l’ouverture d’une enquête par le Parquet. Dans le doute, rendre inéligible à la fonction suprême tout citoyen faisant l’objet d’une procédure judiciaire (dans les cas de doute raisonnable), pour ne pas fausser le destin de la République. [3]. Pour finir, que les Ex-Présidents rattrapés par les affaires renoncent aux avantages de l’après-fonction (Démission du Conseil constitutionnel, Réduction drastique des avantages financiers etc.).

Fait.

13 réflexions au sujet de « Dopage: Et si on reclassait aussi les Présidents de la République? »

  1. Mais Mitterrand est mort et enterré depuis longtemps. Les socialistes en ont fait leur deuil. Ils ont pris les bons côtés et les mauvais, ils les ont laissé. Pas comme l’icône politique mort-vivante qu’est en train de devenir Sarkozy…le culte vaudou de sa personne va faire du mal à la droite, c’est clair…

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  2. Vraiment tendancieux. Dites moi UNE seul sanction judiciaire annoncé par la JUSTICE FRANCAISE à l’encontre de Nicolas Sarkozy ? Merci.

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  3. Jacques Chirac remporte l’élection président ielle en défaisant Jean-Marie Le Pen du Front national au second tour. Chirac obtient 25 537 956 votes (82,1%) contre 5 525 032 (17,9%) pour son adversaire. Le premier tour de l’élection président ielle, le 21 avril, est marqué par une des plus grandes surprises de l’histoire de la politique française. Alors que le président sortant, Jacques Chirac, arrive en tête avec 19,9% des votes, c’est Jean-Marie Le Pen, le chef du Front national (FN), qui termine au deuxième rang avec 16,9%. Affectés par le faible taux de participation (71,6%), les socialistes sont plongés dans la consternation par la troisième place de Lionel Jospin qui obtient 16,2% des suffrages. Ce résultat empêche la tenue d’un affrontement entre la droite et la gauche au second tour, comme c’est le cas depuis l’instauration de la Ve République , sauf en 1969. Peu après le dévoilement du vote, Jospin annonce son départ de la politique. Dans les jours qui suivent, des manifestations d’opposition à Le Pen se déroulent à travers le pays. Le second tour, le 5 mai, est remporté facilement par Chirac avec 82,1% des votes, un sommet historique. Le lendemain, le président choisit Jean-Pierre Raffarin comme premier ministre , en attendant la tenue des élections législatives prévues pour juin.

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