Valls-Taubira : L’arbitrage de F. Hollande, avantage…

France HollandeC’était le feuilleton médiatique de l’été politique. Deux éléphants du gouvernement s’étaient livrés à une joute verbale par média interposé, avec une dernière passe d’armes à l’université d’été du PS à la Rochelle.

Les divergences portaient sur la réforme pénale de Christiane Taubira  que Manuel Valls avait taclé dans un courrier dans lequel il demandait l‘arbitrage du Président de la République. Dans LeMonde.fr de ce jour, F. Hollande a abordé plusieurs sujets d’actualité (Syrie) avant de rendre son arbitrage sur les questions de politique intérieur…

1. Sur la Syrie, il exclut l’impunité du «massacre chimique de Damas », n’est pas favorable à une intervention internationale qui viserait à « libérer » la Syrie ou à renverser le « dictateur« mais estime qu’un coup d’arrêt doit être porté à un régime qui commet l’irréparable sur sa population. Traduction, l’affaiblir, le frapper fort et laisser l’opposition se charger du reste.

2. Sur les Impôts, la « pause fiscale »: Il justifie l’effort fiscal demandé aux français par l’ampleur des déficits publics: « Grâce à l’engagement de substantielles économies, le temps est venu de faire une pause fiscale». Stabilisation des prélèvements en 2014, faire moins que prévu.

L´arbitrage Valls-Taubira

François Hollande a enfin rendu son arbitrage sur les sujets de divergence (Regroupement familial, peine plancher etc.) entre Manuel Valls (Ministre de l’intérieur) et Christiane Taubira (Garde de sceaux, Ministre de la Justice).

valls-taubira

1. Sur le regroupement familial: Manuel Valls avait déclaré lors du séminaire gouvernemental de la rentrée que la France devrait revoir sa politique migratoire, notamment le regroupement familial et aussi qu’il faudrait démontrer que l’islam était compatible avec la démocratie. Pour François Hollande, « il n’y a pas de raison de modifier le dispositif (…) Mais qu’il y ait un débat sur l’avenir de notre politique migratoire dans le cadre d’une réflexion sur ce que doit être la France dans dix ans, c’est bien légitime ». Je résume: on ne change rien, c’est moi qui décide, et si un jour tu deviens Président (dans 10 ans, après mon 2ème mandat),  tu feras comme bon te semble Manuel!. (1er Paf)

2. Sur la « contrainte pénale » et les peines planchers: Comme l’avait évoqué Christiane Taubira, François Hollande pense qu’ « Aujourd’hui, les prisons n’ont jamais été aussi pleines. Trop de peines ne sont pas exécutées, ce qui est insupportable pour les victimes (…) Les peines plancher, je les ai contestées pour leur caractère automatique et leurs conséquences. Non seulement elles sont contraires au principe d’individualisation de la sanction, mais loin d’empêcher la récidive, celle-ci a triplé de 2004 à 2011. La loi introduira pour certains délits une peine nouvelle, que nous appellerons la ‘contrainte pénale’, permettant le contrôle du condamné sans incarcération« .

Une politique pénale dans la ligne Taubira et aux antipodes des propositions sécuritaires de Manuel Valls. (2ème Paf). L’arbitre a donc sifflé la fin de la récréation verbale. Le recadrage a eu lieu.

Avantage Taubira…