« Comptoir des étrangers» : la politique de la terra incognita…

Comptoir des étrangersEn période de récession, le «comptoir des étrangers», cette vieille bâtisse située le long de la côte droite du pays des francs redevient le lieu de rendez-vous de tout le Royaume, une attraction politique majeure.

Le «Comptoir» ainsi dénommé par les initiés, est une administration qui permet de réguler l’entrée des manants dans le Royaume. Ces derniers accèdent souvent à la citoyenneté tout en conservant des attaches très fortes avec leur terra incognita, ce qui, aux dires de certains, perturbe les habitus des sujets de sa Majesté qui ne sentent plus chez eux comme le clamait haut et fort un ancien administrateur du «Comptoir», Sir De Guéant.

Autour du «Comptoir des étrangers», on retrouve une grande famille décomplexée,  prospère en période de marée basse, oubliant clivages et querelles pour une efficacité concertée. Sir Charles Emmanuel Debeauvau, Bourgmestre d’Evry, Comte de l’Essonne, propulsé Administrateur Général du Comptoir ne déroge pas à la règle. Sa nomination est un fait du prince qu’il doit à sa famille d’adoption, les De Solferino. Aux commandes depuis la victoire le 6eme jour du cinquième mois de l’An 2012, date du sacre de François II, Duc de Tulle, il est l’actuel Régent de France et de Navarre.

Malgré l’abondance de pluie sur les terres arides du royaume des francs, la famine est de nouveau aux portes du royaume, une très mauvaise période. Après la hausse de la dime pour éponger  les déficits en blé de l’extravagant ancien Régent, le «Comptoir des Étrangers»  est à nouveau au centre des conversations dans les échoppes, bourgs et villages, une vraie reprise d’activité. Les différentes familles aux commandes de cette entreprise ne manquent pas d’imagination pour relancer les affaires. Sur le marché des valeurs, la côte du gérant du Comptoir est souvent en hausse, toujours proportionnelle au volume «d’affaires traitées».

Comptoir des étrangers

Le très médiatique Sir Carlos, Gouverneur DeBeauvau jouit d’une popularité sans précédent même auprès des familles rivales, une première dans le royaume. Dans la «Presse de Comptoir», il justifie ses choix de gestion, conteste les chiffres pourtant très flatteurs à son égard. Il déteste les succès au rabais, préfere communiquer sur les chiffres toujours en hausse, une vision qui divise au sein de sa propre famille surtout depuis le renvoi  sur ses terres de l’infante Léonarda du Kosovo.

A la Cour les avis sont partagés, des voix commencent à se faire attendre au sein du «Conseil d’administration du Comptoir» et dans les différentes Assemblées où notre jeune gascon venu d’Espagne ne compte pas que des amis. Des voix, non pas pour contester les textes sacrés du royaume, mais contre les lectures bibliques publiques des manuscrits du comptoir. Ce n’est pas dans les mœurs de la famille de Solférino.

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Porté par son indice de popularité et soutenu par les familles rivales, Carlos Manuel, baptisé Charles Emmanuel Debeauvau, vient d’annoncer la mise en place d’une nouvelle «pratique de gestion» pour le Comptoir. Prolégomènes sur l’identité du royaume

1. S’attaquer aux délais beaucoup trop longs dans la gestion de la demande des manants, le diviser par deux pour des expéditions rapides et efficaces. Intensification des traitements et mise en valeur du «Comptoir».

2. Faire face à l’afflux des demandeurs. Le carnet de demande du  «comptoir de Lampedusa» ( c’est la succursale italienne de la firme sans frontière tourne à flots tendu, Ce «comptoir» enregistre des chiffres record). Le Gouverneur veut revoir «l’organisation de l’accueil sur le territoire», il propose de lever le pont levis…

Dans le royaume, le «Code du Comptoir» a longtemps distingué deux catégories de citoyens: les «citoyens de souche» anoblis par le droit du sang et les «sujets comptés», c’est-à-dire, ceux venus des contrées lointaines. Le distinguo demeure, surtout dans la bourgeoise famille «de Montretout», du château de Saint-Cloud qui a fait fortune grâce à une spéculation féroce sur le «comptoir des étrangers». Jamais aux commandes, c’est cependant une famille très influente  sur le marché, malgré la présence de nouveaux concurrents, Jean François de Meaux et François de Beaucé, deux nobles de la galaxie de Nicolas 1er, ancien administrateur du Comptoir, Duc de Neuilly.

L’objectif de la politique du comptoir est très simple, Éviter l’installation de dominions éventuels dans les terres du Royaume, particulièrement à la périphérie de grandes cités. L’exploitation médiatique du «Comptoir», ce bon levier politique a vite été intégré par Sir Debeauvau. Arrivera t-il à imposer sa gestion comptable? François le Régent du royaume supportera t-il longtemps la virilité intimidante de son administrateur du Comptoir désormais proche des terres de Perrine de Montretout? Il se murmure que de grands changements sont à venir après la consultation populaire d’avant le prochain printemps… (A suivre).

Incognita, ergo sum

Lugdunum, 24 octo de l’An 13.

58 réflexions au sujet de « « Comptoir des étrangers» : la politique de la terra incognita… »

    1. Amertume? Oui car la nouvelle loi de la gauche sur l’immigration va devenir très vite le Nouveau débat sur l’identité nationale , les titres à la UNE de la presse dans les semaines à venir vont être jouissifs…

      [Merci pour le « délicieux« , copine 😉 ]

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  1. Je croyais qu’il allait renforcer les notions humanitaires dans la loi, mais non, cette réforme est pile poil dans les pas du Connétable de Buisson…a perdre la raison, dirait l’ami Melclalex

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