François Hollande a déclaré ce matin: «Ce n’est pas mon élection ou ma réélection qui me préoccupe, c’est l’avenir de la France.» L’ami Nicolas pense que c’est tout à son honneur et ajoute : « Il empêche que s’il ne réussit pas à sauver la France, il ne sera pas réélu. J’aimerais donc qu’il pense un peu plus à sa réélection ce qui nécessiterait aussi de mener une politique plaisant plus à sa gauche ».
Je pense qu’il peut «sauver» la France, et ne pas être réélu, c’est-à-dire, nous offrir de très belles statistiques (taux de croissance, indice des prix, volume d’exportations, taux d’endettement, pourcentage du nombre de chômeurs etc.) sur des trucs que les français ne comprennent rien et se planter en 2017. Un bon «bilan macro-économique», un carnet de note de bon élève auprès des institutions internationales (FMI, Bruxelles, OCDE etc.), financé par les français, mais sans réelle incidence sur leur quotidien, une situation « j’ai sauvé la France » mais « votre quotidien, pas vraiment », c’est le risque qui se profile pour la gauche en 2017.
Il faut concilier les deux, voire jeter du lest sur la beauté des indices statistiques, pour revenir un temps soit peu sur la Gauche, sur le «bilan ressenti» par les français, se tourner vers ces artisans désœuvrés de la victoire de mai 2012, ces français qu’on a tendance à trop vite oublier après les victoires électorales, ces voix qu’on sollicite ad libitum comme de la «chair-à-voter» avec des statistiques dont ils s’en fichent royalement.
Je pense que c’est vraiment très con de se taper le sale boulot du redressement, pour ensuite livrer la France à la Droite, qui elle en jouira tranquillement tout en creusant à nouveaux les déficits.
Sauver la France? Oui mais la durée, pour la protéger. Le « bilan ressenti» comptera pour 2017, y penser.