D’abord une question que pose l’ami Juan: A qui (ou à quoi) sert Emmanuel Macron? répondre par «A personne (ou A rien)», c’est une gentillesse certes mais une réponse fausse. Plus juste serait d’affirmer: «A la Droite (ou A appliquer le programme de Nicolas Sarkozy)», [dans la vidéo (Sarkofrance).]
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C’est à gauche qu’on trouve la critique la plus juste: «Déplafonnement des heures supplémentaires, fin des RTT et des jours fériés, disparition du repos compensateur, possibilité de travailler jusqu’à 70 ans… Depuis deux ans, la liste des reculs sociaux, présentés comme des avancées du modernisme, ne cesse de croître. Mais elle pourrait encore s’allonger avec la fin annoncée du repos dominical des salariés. Plus de deux siècles de luttes sociales sont ainsi effacés en quelques traits de plume ». L’auteur de ce texte? La Gauche alors dans l’opposition contre les régressions sociales de la Droite! C’est Jérôme Guedj (PS) a exhumé pour nous, non sans malice ce texte extrait d’une « tribune de Gauche » de 2008 cosignée par 128 élus, intitulé: Dimanche: « YesWeekend!« , contre la généralisation du travail dominical.

Dans les signataires, 10 sont actuellement dans le Gouvernement Valls, oui et j’ai les noms: Christian Eckert (Secrétaire d’État, Finances, comptes publics et budget), Bernard Cazeneuve (Ministre de l’intérieur), Marylise Lebranchu (Fonction Publique), Jean-Marie Le Guen (Secrétaire d’État, relations avec le Parlement), George Pau-Langevin (Outre-Mer), Sylvia Pinel (Logement), Christiane Taubira (Justice), Marisol Touraine (Affaires sociales et Santé), Alain Vidalies (Secrétaire d’Etat, Écologie), et Annick Girardin (Secrétaire d’État, Affaires étrangères). Dans cette très belle «tribune de Gauche» qui qualifiait ce macronnage social de M. Valls «de régression sociale», j’ai retenu quelques «Argu de Gauche» contre cette loi «de gauche?». Lisons.

Loin de la prudence demandée par le Conseil économique et social (CES), le gouvernement (ajoutons Valls) matraque une nouvelle fois le code du travail, officiellement au nom de la croissance contre la crise. (…) Cette proposition de loi révèle la vision mercantile inquiétante de la droite (…) Mais qui peut croire qu’une ouverture généralisée des commerces conduirait à une augmentation globale du chiffre d’affaires du commerce français? Les Français ne dépenseront pas le dimanche l’argent qui leur manque la semaine. Au mieux, les achats dominicaux se substitueront aux achats de la semaine.
(…) Les Français ne dépenseront pas le dimanche l’argent qui leur manque la semaine. Au mieux, les achats dominicaux se substitueront aux achats de la semaine, sans gain pour.
(…) Loin des créations d’emplois annoncées, c’est plutôt une destruction d’emplois qui nous attend, et particulièrement ceux du commerce de proximité. (…) A chiffre d’affaires égal, les artisans et les commerçants de proximité emploient trois fois plus de personnel que la grande distribution.
(…) Manifestement, l’apport du travail dominical est contesté par ceux qui le subissent. (…) Si le gouvernement veut augmenter le pouvoir d’achat de ses concitoyens, c’est par la revalorisation des salaires qu’il devra le faire, et non par des primes aléatoires !
(…) Christine Lagarde, avait émis des réserves à ce sujet, signalant qu’elle trouverait «dommage que le dimanche devienne un jour comme les autres». (…) La loi de 1906 a fait société. Elle a permis à la France de développer un modèle envié de qualité de vie.
(…) Demain, le dimanche sera un jour de travail banal. Pourquoi le payer plus alors ? (…) c’est aussi un recul formidable auquel nous assistons. (…) Cette conception de la vie est une véritable menace pour la sphère familiale, amicale, culturelle, sportive, spirituelle ou associative.
(…) Nous refusons que la civilisation du supermarché remplace la civilisation du loisir. La citoyenneté ne se résume pas à l’acte de consommation.
(…) Au «travailler plus, pour gagner plus» qui a montré son injustice depuis deux ans, les députés de toute la gauche (socialistes, radicaux de gauche, communistes et verts) opposent le «travailler mieux, pour gagner mieux». (…) Nous défendrons avec la plus grande énergie notre conception de la société et de la vie, lors du débat au Parlement.
« Le Dimanche c’est pas fait pour travailler » écrivait Jean-Jacques Urvoas le député proche de Valls sur son blog, avec une très belle illustration…

Ce billet vaut signature pour le texte de 2008.
(…)
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