Le drapeau blanc érigé sur «Extimités (politiques)» depuis quelques jours est la résultante du vent glacial qui s’est abattu sur la blogosphère, à Gauche de l’échiquier politique.
«Un drapeau blanc est une trêve pendant laquelle on peut parlementer. Tu t’en sens capable?» m’a demandé David. N’étant pas Goliath, je vais me borner à répondre aux inquiétudes sincères de ceux qui souffrent de nous voir si mal sur nos blogs…
Ces derniers jours, j’ai relevé ça et là quelques interrogations, des tentatives d’explications avec «quelques regrets», et cette constante: C’était mieux avant. Oui, c’est toujours mieux avant, et qui ne saurait être nostalgique de cette bonne et vieille époque où les victimes de la vindicte des blogs voyaient déferler sur eux toute une horde d’affreux gauchistes-du-web? Être dans l’opposition, une belle époque, celle de la reconquête et de la «Grande École de la riposte en bande organisée». Le novice que j’étais découvrait avec admiration les anciens-des-blogs, ces affreux redoublants de la «session présidentielle 2007», c’était ma période initiatique avant notre réussite collective à l’examen de passage de Mai 2012. Diplôme d’entrée à « l’Université de la Majorité Présidentielle» en poche, la grande Promo #FH2012 est devenue cercle des «blogueurs de gouvernement» et a très vite tourné court, les divergences politiques ont pris le pas sur le reste, difficile de se retrouver dans ce checker (politique).
Des divergences politiques…
Après Mai 2012, «le changement c’est Maintenant» a bien eu lieu, la politique «soc-lib» enrobée dans du papier rose a fortement impacté l’unité des blogs-bataves. Difficile de défendre une ligne politique entachée par des mesures que nous avons combattu sur nos blogs du temps de l’opposition. Certains le font encore, 1. pour des raisons professionnelles (conseillers, assistants parlementaires, Community Manager (CM), etc., 2. par respect des mandats locaux (les élus) ou dans l’attente d’une investiture (les candidats) etc., 3. par adhésion politique, avec de nouvelles affinités parfois bien au delà de la Gauche. Et, les blogueurs pas encartés politiquement défendent en interne leurs convictions, certains sont partis sans laisser d’adresse, blogs fermés.
Dans ce foisonnement, le groupe devient aréopage, les tensions se font jour, les clans se (re) forment, les vieilles habitudes refont surface, les avantages d’hier deviennent les inconvénients d’aujourd’hui et la bataille Gauche-Gauche la nouvelle norme, avec les mêmes recettes comme au bon vieux temps, ça nous occupe.
La bataille des blogs (politiques)…
Il faut savoir que les «fraternelles-du-web» ressemblent à une cour de récréation: Il y’ a toujours un gentil teigneux mais sympa dans le groupe, il a l’amitié facile, aime partager son goûter et sa limonade pour plus d’affinité, toujours le premier à souhaiter son anniv’ à tous les potes et souvent taquin avec les filles, un bon copain en gros. N’empêche, il se veut et se croit «chef de groupe», lance des expéditions punitives, distribue les brevets d’anti-ceci et d’anti-cela et pense détenir la règle du jeu, j’exagère à peine.
Sur les blogs (politiques) et sur les réseaux sociaux en général, s’est installée une joyeuse violence où certains pensent détenir «le permis d’insulter », un sésame qu’ils utilisent ad libitum sous le sceau «liberté d’expression» dans des invectives à répétition. Et face à la riposte (l’auto-défense), ils parlent d’agression, un monde merveilleux codifié à façon. N’empêche, ça reste un jeu qui peut devenir très drôle (ou pas)…
Et pour finir…
Les divergences politiques (sur le plan national) précèdent presque toujours les joutes verbales sur les blogs, elles les alimentent souvent, les amplifient parfois, et les billevesées qui s’en suivent ne portent que très rarement sur les contenus incriminés car le «différent» (politiquement parlant) devient «l’ennemi», certains plus que d’autres, sa nature remplace son contenu, ses aspérités ses écrits, il cesse d’être blogueur, il devient l’autre, passe du virtuel au réel et s’adapte.
« Interdépendance réciproque, recevoir un service et pouvoir le rendre, et sans aucune relation de subordination » une définition possible des blogs, c’est du moins ce que j’ai appris dans une autre cour de récréation, avec d’autres règles, c’est ma boite à outils appliquée sur le web, ça aide. Parlementer? «My blog is Pro-friendly, J’aime les blogs», les passerelles sont toujours possibles mais certaines choses ne sont pas négociables comme je l’écrivais dans ce billet, avec un ton peut-être pas adapté, disons que c’est mon humour «avec beaucoup d’affection», aujourd’hui encore et demain si besoin, et comme nous le savons, «rien n’est plus ridicule que de refuser de paraître ridicule surtout lorsque la nécessité l’oblige».
« cuiusvis hominis est errare, nullius nisi insipientis perseverare in error »
Amitiés.
(…)