Départ(et)mentales. Curieuse sensation de distance à quelques
jours heures des élections Départementales : Je ne me sens pas concerné, pas vraiment. Peut-être parce que Lyon et Paris sont les grands absents de cette échéance.
En effet, à Lyon, on ne vote pas en raison de la mise en place de la réforme territoriale, et plus particulièrement de la création au 1er janvier dernier de la Métropole de Lyon qui reprend les compétences du conseil général. les conseillers métropolitains ayant été désignés lors des municipales de mars dernier comme vous le savez, donc,
Je ne me sens pas concerné …
N’empêche, l’enjeu est de taille et cette élection départementale n’est pas négligeable, en témoigne la bataille médiatique que se livrent les partis en lice: guerre de mastodontes, duel à fleuret moucheté, grandes messes aux allures de législatives avec les programmes économiques en moins, etc. une échéance qui sonne déjà comme le tour préliminaire de la Présidentielle 2017. Non,
Je ne me sens pas concerné, difficile de faire l’impasse sur «l’esprit du Bourget» et son arrière–goût d’inachevé. Oui je sais, c’est une élection locale (ex-cantonales), mais avec un vrai et grand slogan national: «combattre le Front national!», une prise en compte tardive certes, mais très honorable et qui se respecte, cependant,
Je ne me sens pas concerné et c’est une chance parce qu’il est difficile de s’opposer en interne (à gauche) et se mettre en ordre de marche sous la même bannière au nom de la seule «peur du Front national», pas si simple. Difficile de nourrir de réelles inquiétudes sur la «Loi Sécurité» et se motiver pour un nouveau quitus que l’on vous brandira comme «une incitation à continuer la même politique (nationale)» comme ce fut le cas lors de la Législative partielle du Doubs. Non,
Je ne me sens pas concerné bien que partagé entre convictions bafouées et valeurs partagées avec des «candidats pas du tout responsable de la politique du Gouvernement», souvent dans l’opposition de Gauche, avec de réelles ambitions pour une meilleure gestion de nos départements. En effet, c’est de la gestion de proximité dont il est question, il ne s’agit pas d’élire une nouvelle majorité gouvernementale mais de voter pour son département. Savoir faire le distinguo, une politique de gauche reste préférable à une politique de droite ou d’extrême droite.
Au delà des ces remarques et malgré le fait que la tête de proue et porte étendard de cette majorité présidentielle est imbuvable sur de nombreux points, cette Départementale2015 reste une échéance très importante avec de vrais enjeux locaux. Malheureusement, elle prend de plus en plus les allures d’un referendum («contre la politique du gouvernement» pour l’UMP et le FN, «contre le Front national» pour la Gauche, une échéance dénaturée.
Je ne me sens pas concerné mais si je pouvais, j’irais peut-être voter pour ne pas laisser l’aide aux communes, les travaux bâtiments, le soutien aux investissements municipaux, la gestion des infrastructures et de notre patrimoine en usufruit à des candidats qui n’ont pour seul programme que la haine, l’exclusion et des notions passéistes comme dans les heures les plus sombres de notre histoire. Si je pouvais, j’irais peut-être voter pour ne pas laisser la vie associative, le soutien aux initiatives locales et les projets associatifs entre les mains de ces nostalgiques d’un France haineuse qui piétinent allègrement les valeurs de la république, Si je pouvais, j’irais peut-être voter par amour pour l’enseignement public sans discriminations à l’heure du repas, pour les bienfaits de la culture, pour les musées et bibliothèques sans aucune fragrance de révisionnisme, pour la liberté.
Oui «peut-être», à Gauche sans aucun doute mais laquelle? Je ne me pose plus la question, ce dimanche mon bureau de vote sera fermé, la Métropole de Lyon est déjà à Gauche, une chance, je ne suis pas concerné.
Mais vous.
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