[Relire] Aimé Césaire (et) Moi, Laminaire…

J’habite une blessure sacrée j’habite des ancêtres imaginaires j’habite un vouloir obscur j’habite un long silence j’habite une soif irrémédiable j’habite un voyage de mille ans j’habite une guerre de trois cent ans j’habite un culte désaffecté entre bulbe et caïeu j’habite l’espace inexploité j’habite du basalte non une coulée je m’accommode de mon mieux de cet avatar j’habite de temps en temps une de mes plaies chaque minute je change d’appartement

j’habite donc une vaste pensée j’habite l’embâcle j’habite la débâcle j’habite le pan d’un grand désastre j’habite souvent le pis le plus sec du piton le plus efflanqué j’habite l’auréole des cétacés j’habite un troupeau de chèvres tirant sur la tétine de l’arganier le plus désolé j’habite le trou des poulpes je me bats avec un poulpe pour un trou de poulpe

à vrai dire je ne sais plus mon adresse exacte bathyale ou abyssale …

Aimé Césaire, Moi, laminaire – (1982). Mort le 17 avril 2008.

(…)

14 réflexions au sujet de « [Relire] Aimé Césaire (et) Moi, Laminaire… »

  1. À mon sens, du pur charabia grandiloquent et ridicule. Et je le dis sans la moindre allusion à l’origine de ce monsieur : je vous dirai exactement la même chose le jour où vous reproduirez un « poème » de Saint-John Perse, de Paul Valéry ou de René Char. Vraiment, en toute sincérité, je ne comprends pas comment on peut se laisser prendre à cette glu absconse.

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    1. Si Paul Valéry pouvait, il t’aurait dit: « L’homme est absurde par ce qu’il cherche, grand par ce qu’il trouve»., et il aurait pu ajouter à ton encontre Môssieu Goux: «Le goût est fait de mille dégoûts». Oui, « je me bats avec un poulpe pour un trou de poulpe« , Aimé Césaire.

      D’avantage serait d’intempérance.
      [Si toi pas compris, toi relire encore]
      (…)

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      1. Ah, mais je ne vous empêche nullement d’aimer Césaire (ah ! ah ! qu’il est spirituel, ce Goux !) ou Valéry ou Mallarmé ou qui vous voudrez ! Comment le pourrais-je, d’ailleurs, et au nom de quoi ? J’exprimais un avis tout personnel.

        Pour ce qui est de la petite maxime de Valéry, vous noterez qu’elle fonctionne aussi bien dans l’autre sens : « L’homme est grand par ce qu’il cherche et absurde par ce qu’il trouve. » Ce qui est une caractéristique presque infaillible d’une pensée creuse.

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          1. Je viens de relire trois fois ce commentaire ; et, avec la meilleure volonté du monde, je me demande encore ce que vous avez bien pu vouloir me dire. Si vous ne vous surveillez pas davantage, vous allez finir par écrire le français comme ce pauvre « ti suisse » : faisez gaffe…

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  2. ça nous change de Jean de La Fontaine, disons du 17° siècle (perso du 19°; on s’en doutait) bref, merci de qql perspective, genre qui nous touche, à notre portée, ce que l’on peut appréhender..

    j’ajoute (sans honte ? pour ça non plus je ne suis pas doué) bcp entendu parlé de Aimé Césaire /non, zéro colon dans la famille, que des pieds-blancs, juste ma p’tite fiotte black (Cuba, c’est les Antilles n’est-ce pas)
    alors, merci Gab de ce bout de rencontre
    ..pourvu que ça dure !

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