Ce 27 mai 2015, le Panthéon accueille quatre grandes figures de la résistance: Pierre Brossolette, Geneviève de Gaulle Anthonioz, Germaine Tillion et Jean Zay. Deux femmes et deux hommes pour réaffirmer «les valeurs de la France quand elle était à terre». Ils ont par leur courage «permis à la France d’être la France, pour la France et au-delà de la France».
L’occasion de «revisiter» l’émouvant Discours d’André Malraux prononcé le 19 décembre 1964 lors du transfert des cendres de Jean Moulin au Panthéon.
«Comme Leclerc entra aux Invalides, avec son cortège d’exaltation dans le soleil d’Afrique, entre ici, Jean Zay avec ton terrible cortège. Aux côtés de Geneviève de Gaulle Anthonioz, de Pierre Brossolette, de Germaine Tillion, et avec ceux qui sont morts dans les caves sans avoir parlé, comme toi ; et même, ce qui est peut-être plus atroce, en ayant parlé; avec tous les rayés et tous les tondus des camps de concentration, avec le dernier corps trébuchant des affreuses files de Nuit et Brouillard, enfin tombé sous les crosses ; avec les huit mille Françaises qui ne sont pas revenues des bagnes, avec la dernière femme morte à Ravensbrück pour avoir donné asile à l’un des nôtres. Entre, avec le peuple né de l’ombre et disparu avec elle – nos frères dans l’ordre de la Nuit…»
« C’est la marche funèbre des cendres que voici. À côté de celles de Carnot avec les soldats de l’an II, de celles de Victor Hugo avec les Misérables, de celles de Jaurès veillées par la Justice, qu’elles reposent avec leur long cortège d’ombres défigurées. Aujourd’hui, jeunesse, puisses-tu penser à ces hommes et femmes (…), ils étaient et ils sont, le visage de la France… »
Texte magistral, (légèrement) actualisé pour la circonstance, toutes mes excuses à André Malraux que je vous invite à écouter dans sa version originale.
Cérémonie officielle et discours du Président de la République à 17h00. Et pour finir, une citation de Jean Zay: « les écoles doivent rester l’asile inviolable où les querelles des hommes ne pénètrent pas » .
(…)