Ce titre résume mon avis sur les révélations de Wikileaks dans sa dernière édition: «Les documents Secret Défense, révélés pas Libération et Mediapart, montrent que les espions américains ont intercepté et analysé les communications des locataires de l’Elysée et de leurs collaborateurs de 2006 à 2012», peut-on lire dans la presse. En clair, Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande ont été espionnés par la NSA pendant leurs mandats de Président de la République. Surprise? Non.

C’est grave, très grave si ce n’est que cette affaire fait penser à la récente #LoiRenseignement, celle qui va toucher à nos libertés fondamentales et qu’on nous présente comme « l’arme fatale pour notre sécurité », argument « Patriot Act » avec ses dérives aujourd’hui revelées: on surveille tout et n’importe quoi. En quoi par exemple, Philippe Douste-Blazy (Chef de la diplomatie française fin 2004, sous Chirac) était une menace pour la Sécurité intérieure des États-Unis? Et si ça se trouve, les espions américains de la NSA ont peut-être écouté Nadine Morano aussi, si quelqu’un trouve la fiche…
Sur le contenu des révélations. On ne peut s’empêcher d’esquisser un sourire lorsqu’on apprend que Nicolas Sarkozy se prenait pour «le sauveur du monde!». En 2008, dans la retranscription de ses communications, la NSA écrivait: «Nicolas Sarkozy ne fait confiance qu’à une personne pour sortir le monde de l’ornière: lui-même». Et dans le texte: «le Président de la République (Nicolas Sarkozy) se voit comme le seul homme capable de résoudre la crise financière».


Ah ces américains! Qu’ils sont cons! Nul besoin d’espionner N. Sarkozy pour remplir une fiche de renseignement, il suffit de l’observer (à la télé) ou demander à Patrick Buisson, il a encore ses enregistrements. Pour François Hollande, c’est un peu gênant, beaucoup. La Grèce est actuellement en grande discussion avec les européens pour «une vraie sortie de crise» et Wikileaks nous apprend qu’en 2012, « François Hollande complotait secrètement avec l’opposition allemande », dans le dos d’Angela Merkel, pour discuter … d’une «possible sortie de la Grèce de la zone euro»! Non? On peut penser que les actuels rendez-vous européens pour «sauver la Grèce» risquent d’être très pénibles pour Tsipras, car si François Hollande s’y met aussi, ils sont mal. Sauver vraiment la Grèce, comme les Banques en 2008 (crise des subprimes) serait le meilleur démenti sur ses révélations #WikiLeaksElysée, on va l’espérer.
Plus sérieusement. Ces révélations, tout aussi choquantes qu’elles soient remettent en lumière les dérives sur ces pratiques de surveillance généralisée. Hurler au scandale («Alerte! On nous écoute! C’est un scandale! ») et imposer la même vilenie aux français via cette #LoiRenseignement («Alerte! On veut et on va vous écouter! Ah non, ce n’est pas un scandale! C’est pour votre bien les gens!»), disons, s’inspirer de ce que l’on condamne pour ensuite l’imposer, c’est une honte. Et, qu’on on pense qu’un jour viendra, #Wikileaks mettra la main sur les fiches de notre #LoiRenseignement pour une nouvelle édition publique. Oui, s’ils ont réussi à berner les méchants américains, imaginez ce qu’ils sont capables de faire contre un pays même pas cap’ de protéger les communications de ses présidents de la république.

Et déjà qu’ils se foutent de notre gueule avec violence sur Twitter, imaginez. Pour finir, le flicage de la France MadeInUSA est inacceptable selon Stéphane Le Foll, porte-parole du Gouvernement (il a raison) et, la surveillance «entre français», ce flicage MadeInMonPays serait donc «acceptable»? Ben voyons. Puisque les américains écoutent les gens qui nous écoutent, la #LoiRenseignement rêvée de Manuel valls leur mâche le boulot, une hérésie…
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