#AntéRacisme: «Tout ce qui est fait pour moi, sans moi, est fait contre moi», réponse à Joffrin de @Libe …

Dans un papier du 26 avril dernier, – que je découvre-  Rokhaya Diallo répond à Laurent Joffrin après l’édito de ce dernier en date du 03 avril. Un Édito et à la Une le 04 avril, « les visages contestés de l’antiracisme », les portraits de ceux qu’il a gentiment qualifié *d’antiracistes*. J’avais acheté et lu ce numéro, et mon billet sur la question était resté dans mes archives …

Ce diaporama nécessite JavaScript.

Une polémique sur «Qui peut dire quoi et comment » ou plutôt sur « Qui dirige la prise de parole sur le racisme et délivre les autorisations». Tout avait commencé par un article «très décomplexé» dans Libé de Luc Vaillant: «La femme voilée du métro», suivi par « l’édito piège grossier«  de L. Joffrin -il ne croyait pas si bien dire-. Impression d’une chasse à courre, voire d’un  « procès en sorcellerie » comme l’ont écrit les «épinglés de Libé» sur un site dédié, en réponse à ce qui a très vite suscité l’intérêt d’une presse-de-droite toujours aux avant-postes pour amplifier le café-crème, le «fameux racisme anti-blanc», une sorte de #RacismePourTous, c’est nouveau, traduction: « Égalité! nous aussi on est des victimes, alors fermez-là! ». A peu près. Rokhaya Diallo -récemment en séminaire au Collège de France (Écrire la «France noire»)-  avait trouvé refuge chez AfroPolitis pour répondre au mauvais « refrain de Joffrin« ...

Oui Monsieur Joffrin, et il n’existe pas de fiches-ikea pour démonter le racisme. Affaiblir, ou vouloir atténuer le son de ces tam-tam contre le racisme, c’est faciliter l’émergence d’une colère désorganisée, incontrôlable et difficile à canaliser. L’expertise des victimes de ce « taser social » qu’est le racisme est incontournable. Nelson Mandela, reprenant une phrase de Gandhi disait:

 » Tout ce qui est fait pour moi, sans moi, est fait contre moi  »

Et ces deux illustres personnages –Mandela et Gandhi– seraient selon le théorème-de-Joffrin, deux affreux « néo-antiracistes » c’est ça? Soit. Une chose, il ne me viendra pas à l’esprit et à personne d’ailleurs, d’oser demander à Laurent Joffrin d’aller expliquer aux inuits du Groenland comment se protéger du froid par exemple,  il doit bien s’y connaitre. Il neige en France. Sur ces questions de société et sur le racisme en particulier, se référer à l’avis des diplômés de la Grande-École-des-Champs-de-Coton–des-Amériques, –les premières victimes- facilite les choses, permet d’éviter l’éclosion de ces nouvelles fleurs-de-lys qui s’affichent sans vergogne dans ce mauvais Printemps républicain. Non, Libé n’est pas raciste, juste un peu beaucoup « paternaliste » avec un positionnement qui fait penser à la mauvaise catéchèse des Curés auprès des enfants des colonies d’Afrique. Pas raciste mais un peu beaucoup AntéRaciste: légitime le chant des Rossignols, devient panneau d’affichage de la GaucheRéac, vole au secours de Finkielkraut, ce *grand personnage* gêné (je le cite): « par l’image de la victoire du musulman pauvre sur le juif riche (sic!) » en parlant de l’élection de Sadiq Khan à la Mairie de Londres. N’y voir que la marque de l’amer qui le caractérise.

Alors, « Libération, nouvelle Église contre le racisme? » On peut en douter. Ceci étant, Mgr Philippe Barbarin est bien le chef d’une Église qui lutte contre la pédophilie avec l’efficacité que nous connaissons, et cela n’affecte en rien notre respect pour le Livre des Écritures. Je dois néanmoins vous avouer ma nostalgie pour le « Le Libé de Nicolas Demorand », celui de la présidentielle 2012, car le présent, celui de Patrick Drahi proche de Valls, affiche des Édits dans «l’air du temps», se situe dans la mouvance d’une société affolée, affiche des choix aux antipodes de ma simpliste vison des choses, les choix-Joffrin d’une entreprise privée sur un marché concurrentiel et très décomplexé. Pour des raisons qui s’imaginent. Des choix ou plutôt des convictions. N’est pas Mediapart qui le veut.

Lire : Antiracisme, Réponse à Laurent Joffrin de Libé (Rokhaya Diallo et L-G Tin )

Aussi, à moins d’inventer le stabilo blanc ou un nouveau type de sparadrap, ces figures contestées vont continuer leur libre expression et « sans aucune autorisation » -il ne manquerait plus qu’ça-, sans oublier le droit de se tromper. « La majorité c’est personne, la minorité c’est tout le monde » disait Deleuze. Et on va causer mon pote, aujourd’hui (10 mai), demain encore, et comme ce fut le cas hier …

 (…) pour ne pas laisser des idées qui sentent les cales des navires négriers remonter à la surface et s’ériger en odeur de Sainteté.

Mon avis, et vous aurez du mal.

Arbre-à-Palabres, le 10 mai 2016.

Fait.

../…