« L’Europe, celle qui nous « nourrit et nous protège » est un espace démocratique, oui, mais surtout quand ça l’arrange ». Trois exemples et pas des moindres confirment malheureusement cette première assertion …
1. France 2005: Referendum sur la Constitution européenne.Constitution rejetée mais « constitution imposée » par la magie d’un tour de passe-passe sous Nicolas Sarkozy en 2010: « Ratification parlementaire (sic) », exit le vote des Français.
2. La Grèce 2015. Referendum sur la dette. Le Non (OXI) l’emporte mais, sous la pression de la « pourtant démocratique Europe », cette belle et haute voix populaire fut balayée d’un revers de la main par le catalogue des atrocités de L’EuroGroup, conclave de la Finance. Puis, reculade forcéee d’Alexis Tsipras, démission du sémillant Ministre grec des finances Yanis Varoufakis. Circulez, il n’y a rien à voir.
3. Catalogne 2017. Referendum sur l’autodétermination. Idem. Violences policières sous couvert de « l’État de droit » en Espagne, emprisonnement des syndicalistes Catalans, Pression et menaces de suspension de l’autonomie via l’art. 155. Et depuis hier l’escalade: Déclaration d’indépendance de la République Catalane, application de l’art.155, mise sous tutelle, le bordel.
De la France 2005 à la Catalogne en passant par la Grèce, annulation récurrente de l’expression démocratique et démocratie à la carte. Ainsi va l’Europe, celle qui devait nous « nourrir et nous protéger ». Constat.
Oui à l’Europe, mais quelle Europe voulons-nous?
Il n’est nullement question de remettre en cause le bien fondé de l’Europe ou de se lancer dans je ne sais quelle « folie anti-Europe », mais la question de son fonctionnement se pose, aujourd’hui. La démocratie, c’est le peuple, normalement. L’Europe? Oui mais laquelle, celle incapable de protéger l’Ukraine en phase d’arrimage, ou celle qui déroule le tapis Rouge-Versailles à Vladimir Poutine qui avait annexé impunément la Crimée? Oui, quelle Europe voulons-nous? Celle qui instaure les règles drastiques d’austérité instaurant de facto une paupérisation des sociétés sur laquelle surfent les nationalistes de tous bords ou, celle qui a accompagné, en 1986, le relèvement du niveau de vie des Espagnols et des Portugais grâce aux échanges commerciaux avec les autres membres et l’aide des fonds de cohésion (aides communautaires, investissements favorisés par l’ouverture au marché commun européen) qui ont permis une modernisation de ces deux pays?
Oui, quelle Europe. Sans remettre en cause les « vertus démocratiques de l’Europe» – ou juste un peu-, il serait utile d’analyser plus sérieusement les conséquences de ces politiques ultra-libérales sur les fondations même de l’Europe. Se poser la question, une nécessité, pour savoir pourquoi la belle Europe ne fait plus rêver personne, Londres s’est détaché du vaisseau amiral. À tort ou à raison, le repli sur soi devient la norme, fin de l’affectio societatis. Des questions, se les poser pour comprendre en interne et sans focus sur des «causes exogènes», le pourquoi-et-le-comment de la montée des extrêmes et de l’utra-droite en Europe (1. Un Front national au 2nd tour en France 2017, 2. Angela Merkel qui va composer avec l’ultra-Droite néo-nazi au Bundestag, 3. L’Autriche, seule face à ses vieux démons, qui se jette dans les bras d’un jeune conservateur de 31 ans de la Droite radicale, sans oublier la Pologne de Viktor Orban )…
L’ultra-nationalisme corollaire du libéralisme économique?
C’est peut-être bien dans cette direction qu’il faudrait chercher les causes de l’émiettement du socle démocratique de l’Europe. Y réfléchir de façon empirique, et comprendre pourquoi la riche Catalane (6% de la superficie de l’Espagne, plus grande que la Belgique, aussi peuplée que la Bulgarie avec 7,5 millions d’habitants, aussi riche que l’Irlande, et 20% de la richesse nationale ), veut se soustraire de l’Espagne #MadeinEurope. Le quotidien, c’est à dire, les méfaits de la politique économique est un catalyseur de velléités nationalistes. L’Histoire récente de l’Europe l’atteste…
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Il faudrait commencer par différencier l’Europe de l’union européenne.
Ensuite les institutions de l’UE sont fondées sur des principes néolibéraux (notamment la BCE), il parait illusoire de changer l’UE en gardant ces institutions.
Au passage, l’AFD est un parti d’extreme droite mais n’est pas néonazi (contrairement au NPD).
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Extrême-droite, néonazi, etc.. je ne ne vois pas de différences, mais si ça t’arrange …
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Que dirais-tu si on mettait trotskystes/anars/staliniens/PS/antifa dans le même sac puisqu’ils sont tous de gauche? Les mots ont un sens, et les organisations néonazis sont susceptibles d’être dissoutes, ce qui juridiquement parlant est peu probable pour un parti institutionnel d’extrême-droite.
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