#Confinement: Oui l’Afrique me manque, surtout « le bruit et les bonnes odeurs »…

Afrique Marché 2Confessions extimes. Aujourd’hui vers 16heures, l’heure de promenade «Covidée» avait sonnée. Mon «bon de sortie» en poche, mon vieux casque Pionner bien vissé sur la tête et sur un air de Rumba, j’ai marché le long de la Saône, sans but précis.

Et là, mon esprit torturé par cet isolement nécessaire s’est soudain figé sur un manque: L’Afrique! Effet de la Rumba qui accompagnait le rythme de mes pas? Possible. J’avais enfin compris ce qui me manquait par-dessus tout: le bruit et les odeurs d’avant! Comme tout le monde n’est-ce pas?  Le silence est une musique qui s’apprécie certes, mais à la longue ça fatigue. Notre vie d’avant nous fait défaut, elle ne reviendra pas, elle nous a quitté, définitivement, qui sait. Seule certitude, elle sera différente, et demain sera peut-être meilleur . Chez certains, cette nostalgie s’écrit au pluriel. Moi, laminaire, l’ «avant-avant» me manque, je le confesse.

Lyon? Y vivre est un vrai plaisir. Oui j’habite une Lumière je le sais. N’empêche, coincé entre «Moi & Je», le voyage cérébral s’invite en vous, occupe votre temps libre, devient l’ami imaginaire, celui à qui on parle, celui qui écoute sans jamais vous répondre, celui qui ne vous lâche plus et vous colle aux basques. Et j’ai marché avec. Près du Pont Mazaryk, les cris des gamins jouant à la balle – sous le regard des parents absents – faisaient écho au tohu-bohu de nos parties de foot sous la pluie dans les rues boueuses de Brazzaville ou sur le parvis de l’Église Sainte-Anne. Près du Marché Place de Paris, résonnait dans mon casque le brouhaha des commerçantes du Grand Marché de Pointe-Noire. Ce fut une joyeuse immersion – sans masque – dans le pays de la succulence des fruits étalés sur des tables bancales voire à même le sol sur des nattes ou des pagnes, des délices dont la seule évocation stimule les papilles, une invitation au voyage au pays des bonnes odeurs…

Au final, ce temps confiné est aussi celui des  souvenirs enfouis et effacés par le quotidien. Pour tous. Allez, mettez vos masques, fermez les yeux pour refaire le voyage car demain nous traversons cette ligne de crête pour l’autre côté de la voie ferrée. Et nous marcherons de longues heures au rythme de cette musique qui toujours nous accompagne: le bruit de nos pas. Demain le flot de nos douces nuisances urbaines refera surface et nous redécouvrirons ses décibels. Demain, l’extérieur s’arpentera avec allégresse pour de joyeuses escapades ensoleillées. Demain nous passerons de l’ombre à la lumière et nous redécouvrirons nos rues spacieuses longtemps bordées de vide. Oui, ces lignes tracées sur des artères goudronnées à l’infini et nous marcherons  sans l’ombre de l’ami imaginaire de notre quotidien-confiné.

Demain le 20heures se fera loin des balcons où s’élevaient -il y a peu- des cris de joie d’une sociabilité éphémère, celle des assignés à résidence. Demain nous applaudirons en silence. Demain, être ne sera plus être perçu ou percevoir, nous sortirons du « mythe de la caverne » pour une réalité toujours teintée de distanciation sociale sans oublier ses « sourires drapés de masques-blancs« . Demain nous sentirons à nouveau le souffle de l’homme, cette bête qui désormais se cache pour survivre. « S’en sortir sans sortir », tel était sa devise. Demain est un autre jour, celui de l’harmonie collective? Peut-être bien de l’équilibre engendré par l’analogie des contraires. Comme avant.

Oui l’Afrique me manque. Et demain il fera beau sur la grande route, demain….

./…

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