De «l’éclairage des esprits» | Victor Hugo…

Extrait tiré du «Discours d’ouverture du Congrès littéraire international de 1878» | Victor Hugo.

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De quelle couleur sont les #Blancs? Ce «#communautarisme» qui se veut «invisible»…

Du « communautarisme blanc« , concept à développer dans un billet à suivre (ou pas). Dans l’attente, rappelons l’interrogation de lilian Thuram: «Pourquoi les blancs devraient-ils être les seuls à n’être jamais désignés par leur couleur?». Et Sylvie Laurent et Thierry Leclèrce de poser une autre tout aussi intéressante: «De quelle couleur sont les Blancs?» Bah oui, quand on dit «blanc» ça couine, alors?

Racisme communautarisme blanc, Extrême droite,

Une lecture vivement conseillée où l’on peut lire en « Page4 » ce qui suit. In extenso..

«Blancs», «petits Blancs», «racisme anti-Blancs». Ces expressions empruntées au lexique historique de l’extrême-droite ont refait une brutale apparition dans le débat public français depuis les années 2000. Alors que la France ne cesse de réaffirmer son credo républicain selon lequel il ne peut exister aucune distinction raciale, allant jusqu’à bannir le mot «race» de la législation, comment comprendre ce surgissement de la «question blanche» dans la rhétorique politique et médiatique?

Au PS, Manuel Valls voulut naguère mettre à l’image « quelques Blancs, quelques white, quelques blancos» dans sa belle ville d’Évry; au nom de l’UMP, Jean-François Copé est lui parti en guerre contre le «racisme anti-Blancs», tandis que l’éditeur et polémiste Richard Millet ne craint pas d’affirmer que passer par la station Châtelet-Les Halles à 6 heures du soir est un «cauchemar absolu […] surtout quand je suis le seul Blanc». Le débat sur les «minorités visibles», prégnant depuis une vingtaine d’années, s’est ainsi déplacé vers un questionnement sur la «majorité invisible». Mais qu’est-ce qu’être blanc? Une couleur? Ce serait si simple…

Pour la première fois en France, ce livre cherche à décliner les nuances de ce terme controversé afin d’en interroger la pertinence et les usages. Écrit par des contributeurs d’horizons, d’opinions et d’origines divers, il se veut à la fois une exploration du discours sociopolitique contemporain, une analyse historique de sa genèse coloniale et de ses héritages, mais également une réflexion sur la façon dont ce «blanc» colore nos imaginaires culturels, du cinéma à la littérature, du rap à la télévision.

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Vous y trouverez sûrement les réponses à vos questions, je n’en doute pas. D’ici là, et on ne le dira jamais assez, sachez que le racisme s’habille toujours chez très bonne intentionSe le dire.

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Réflexions inachevées, des certitudes envolées…

Le confinement n’est que suite de journées singulières et je n’ai pas tenu un « journal de confinement». Par principe, je voulais garder la liberté de ne point me fixer de contraintes. Écrire au gré de mes envies et de mes passions, une règle. Prendre des notes éphémères si nécessaire, les partager si besoin de vos remarques & observations. Égoïste? On peut le penser mais, faire l’éloge de la paresse présente quelques avantages. J’ai néanmoins pris des notes – que je vous ai épargnées -, des bouts de rien, certaines ont fait l’objet de paragraphes dans de récents billets, d’autres notes n’avaient pour seul intérêt que la description de l’ennui. Du confinement j’ai préféré lire le silence. Partageons l’inachevé…

Confinement reflexion Bembelly

Que retenir de ces singulières journées?

Beaucoup de choses, peut-être rien d’intéressant au final. Le temps fera son tri et du débriefing qui suivra il en sortira quelque chose. Peut-être. Comme Notre Dame de Paris, le monde s’est arrêté, notre vie est … «déserte, vide, inanimée, on sent qu’il y a quelque chose de disparu. Ce corps immense est vide; c’est un squelette; l’esprit l’a quitté» [Victor Hugo, 1831].

Un arrêt relatif car les aiguilles du cadran ont tourné en rond, moi aussi. Oui l’horloge du temps, quand celle biologique battait la chamade avec la peur pour compagnon et l’incertitude pour maître des émotions. J’ai voyagé dans ma pensée, une joyeuse chevauchée dans mes souvenirs. Demain se dessinera au fusain? Avec des crayons de couleurs? Qui sait. Seuls ses contours sont connus, tracés à l’encre de Chine [vous l’avez ?].

De singulières journées je disais, sans cesse à l’identique et différentes à chaque fois. Des « journées rewind » en somme, la même, celle d’un monde qui découvre avec effroi qu’il s’apprêtait à sauter dans le précipice puis rattrapé de justesse par un harnais. Ouf ! Notre monde vient de se rendre compte que son « parachute » était défectueux, le choc. Je suis ce monde-là, et nous le sommes collectivement dans cette parenthèse machiavélique où « celui qui contrôle la peur des gens devient le Maître de leurs âmes». Les nôtres le sont. Peur de sortir le temps de la liberté autorisée, peur de ne plus être là, de partir avec certes la consolation de retrouver ceux qui nous ont précédés mais avec la douleur de quitter les présents. Oui j’ai pensé à mon épitaphe: «Ne pas déranger, il se repose». Ça m’ira très bien. Pendant le confinement, il nous fallait contrôler nos peurs, apaiser nos phobies pour être à nouveau maître de nous, c’est à dire, libres. C’est l’un des enseignements que je tire de cette parenthèse ou le mot confinement peut se définir par «faire le deuil de ses habitus». Le paradigme est devenu obsolète, un virus s’est installé, une mise à jour s’impose pour que demain soit sans venin ni stratagème. Bref, une période de rémission. Je ne sais pas ce qu’il y a de spécial chez l’humain, ce que je sais – me concernant – c’est de m’être jamais autant éloigné de celui qui ne m’a jamais quitté.

Accepter la solitude ou la refuser? Ici, entendre par solitude, ce moment où l’on est seul avec soi entouré ou isolé. Le refus de la solitude peut se lire comme acte de sociabilité, une volonté d’ouverture à autrui, «d’intégration» comme diront certains. J’en doute. Il n’est peut-être que simple refus de soi et besoin des autres, désir de compenser un manque, une dépendance. En effet, offrir à autrui ce que l’on se refuse à soi est un paradoxe. Aimer les autres c’est d’abord vaincre la phobie de sa propre personne, c’est pouvoir lire son reflet et s’assurer qu’il est conforme à celui perçu par les autres. Ce paragraphe est sans intérêt car chacun vit l’introspection avec sa boite à outils. Certains malgré eux, d’autres avec joie, voire avec délectation.

Des certitudes envolées. Dans ce temps suspendu, j’ai porté le parfum de mes peurs avec élégance – enfin, je suppose. Contraint et comme chacun d’entre nous, j’ai érigé l’égoïsme en norme sociale – distanciation sociale –, je me suis isolé pour sentir la fragrance de mes certitudes, et j’ai découvert l’aigreur de l’incertitude. Un vie goût pomme, cerise, framboise? Je dirais plutôt mangue, canne à sucre ou noix de coco. Un peu de chaque. Ma vie est un cocktail d’essences multiples, un mélange incertain. Il me faut ajuster les doses pour une alchimie parfaite mais je ne suis pas barman. Ma vie est ivresse je pense, elle est révulsion quand j’exaspère – ou quand je m’exaspère-, elle est vénéneuse dans l’adversité. Faite d’actes manqués, de doutes certifiés, de rendez-vous avortés, des certitudes envolées, elle est exaltation des passions. Une vie simple, douloureusement joyeuse, exubérante, ennuyeuse et excessive.

Elle est à mon image, une réflexion inachevée

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#Macronisme: Le «théorème de Michelin » …

▪️« Dis Papa – Ckoi le Macronisme – social-? Ça Ekzyste?« | Ok je t’explique..

Le #Macronisme -social (sic) – trouve ses origines dans le CICECrédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE), œuvre d’un ambitieux jeune conseiller économique à l’Élysée passé Ministre de l’économie sous le précédent quinquennat. Puis, devenu Président de la République sans qu’on sache qui a financé sa campagne, et pour satisfaire ses amis-bénéficiaires, il a été transformé le CICE – 01 janvier 2019 – en un allègement de cotisations sociales pérennes à effet immédiat. Les entreprises qui n’ont pas utilisé tout leur CICE avant cette transformation conservent le droit de s’en servir pour le paiement des impôts de 2019 à 2021. Et c’est le bordel

Voila mon petit bonhomme. Pour compléter ton devoir, tu liras les notes de Tonton Juan Sarkofrance, il a tout bien expliqué ok fiston? Bien.

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«Le #souverainisme n’est que le nouveau nom de l’#antisémitisme. Dernière ce mot se cache trop souvent la haine des #musulmans »

«Le souverainisme n’est que le nouveau nom de l’antisémitisme. Dernière ce mot se cache trop souvent la haine des #musulmans. Les juifs & les musulmans, menacés tous les deux par lui, doivent s’unir face aux fantasmes du Grand Remplacement». |Jacques Attali

Et cette jubilation identitaire (GrandRemplacement) se vend aussi sous le package d’insécurité culturelle.

Oui, l’islam est une composante de la France depuis le 8ème siècle LeSaviezTu? A cet égard, relire la pensée de Averroes ne fera pas du mal à certains, je le conseille. Aussi,  partageons les mots justes de Jacques Attali (sur son blog). Lecture conseillée.

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#Européennes: « Je voterai pour la liste qui parle de « lutte contre le #racisme » | Au fait, Qui en parle? On a déjà renoncé?

Comme annoncé hier soir sur Twitter, je cherche le candidat -ou la liste- qui parle de « lutte contre le #racisme » dans son programme pour ces élections #Europeennes2019. Je ne sais pas si vous avez remarqué, ce sujet est curieusement absent des débats (politiques). Sauf pour causer immigration, là y a du monde au balcon. À croire que le racisme a disparu en France et Europe. Et quand on voit la montée des identitarés en France, en Italie et partout en Europe, permettez-moi d’en douter. Aussi, ce dimanche dans le secret de l’isoloir, je penserai à celui qui pense à moi. Et ça ne sera pas un « vote communautariste » – ça aussi personne ne l’évoque, pas de candidat, je dis ça je dis rien-. Passons.

Dans la pléiade des candidats en piste, j’écarte l’ExtrêmeDroite (FN) et son miroir la DroiteExtreme (Macron/NathalieLoiseau) et tous les Droitards héritiers de Sarkozy. Reste donc, les listes de Gauche. 1. Benoit Hamon (Printemps Européen) pour qui j’ai voté à la présidentielle 2017, 2. Raphaël Gluskman (Envie d’Europe/PS), 3. Manon Aubry (Non pas Titine, mais Manon l’insoumise qui perce) et 4. Yann Brossat (EuropeDesGens/PCF) qui fait une très belle campagne, le dire.

On a le choix. Rien que pour l’affiche et sa claque à Bardella, Benoit Hamon a une longueur d’avance (bah oui). Oublions. Merci de me dire qui parle encore de lutter contre le racisme en France parmi ces candidats. Vous avez jusqu’à ce soir minuit, ici dans les commentaires -mettre un lien pour que j’aille jeter un œil pour compléter ce billet participatif-, ou sur Twitter jusqu’à pas d’heure, ok? Et je voterai pour sa liste. Un dernier mot et c’est le véritable objet de ce billet – c’est important-

#VotezAGauche, pour qui vous voulez mais votez à Gauche!

Oui l’Europe mérite une bonne Gauche, la lui donner et je vous rembourse promis! Ou je vous en colle une. Et surtout, faites pas les malins, allez voter, il le faut, à Gauche. Si tout  le monde a au moins 5% des voix – nous en sommes là- ça fera plus députés européens pas fachos et autant en moins pour les autres. Peu en France c’est beaucoup au Parlement Européen.

À vous. D’avance merci.

Faire le vœu 2019 de ne pas en faire ni d’en recevoir, est-ce le faire (à cheval)?

Question, vous avez un an.

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Traité de la «banlieue (politique)»|Du «contrôle au faciès» de JL Mélenchon, allégorie (presque)..

20181018_113454L’«apatride politique» que je suis a suivi, non sans une certaine distance, les dernières péripéties de «Meluche le caïd de la cité des insoumis». On va dire ça.  Habitant de la «Banlieue Gauche  de la république», il a fait l’objet d’une descente de police ce 16 octobre très tôt le matin. Il était 07heures, l’heure où Paris s’éveille.

Des policiers partout – et un procureur- ont investi son domicile lors d’une perquisition d’une grande ampleur. Plus d’une centaine au total, éparpillés façon puzzle, réunis dans un tir groupé, à son domicile et en même temps chez certains de ses amis. Son QG siège de son «organisation» n’a pas été épargné. Une intervention légale – disproportionnée – dans le cadre d’une information judiciaire ouverte par le Procureur de Paris pour «malversations financières entre autres fraudes». Et comme souvent dans ce genre de situation, on n’entend jamais le  «perquisitionné involontaire» dire: «Ah chouette de la visite! Z’êtes tombé du lit? Mais entrez donc les amis, un café? Ah non, jamais pendant le boulot j’avais oublié. Mais perquisitionnez donc! Faites-vous plèZ! Des volontaires pour ma cave-à-vin tant qu’à bien fouiner partout? J’ai de bonnes bouteilles si ça vous tente». Et comme souvent, ce qui devait arriver ou attendu, arriva. La disproportion se nourrit toujours de la disproportion:  1. Plus de 100 flics armés et en gilets pare-balles, 2. Une dizaine de procureurs mobilisés, 3. 17 perquisitions et 20 auditions, 4. Des dizaines de milliers de mails “aspirés”, 5. Des disques durs et clés usb confisquées..

Une “descente de police” hautement politique, du jamais vue sauf dans de le cas de la lutte antiterrorisme.  Pas de saisie d’armes comme lors d’une précédente perquisition dans les locaux parisiens d’une «bande rivale, la team #Benalla», mais de nombreux documents confisqués, des fichiers informatiques, des photos de vacances, etc. Cette fois, le coffre n’a pas disparu. Dans cette séquence mise en lumière par le «contrôlé involontaire» lui-même via son smartphone et en direct sur les réseaux sociaux, seuls ses propos ont retenu l’attention, l’avant ne compte plus. Et l’emballement médiatique a vite suivi.  Le bandeau Breaking News était à la UNE: « Ladies and Gentlemen, we got him! ». C’est là une récurrence désormais bien installée dans la gestion des faits de société où le «présumé innocent», sujet à un contrôle qui tourne mal pour lui, devient, dans la suite de la procédure médiatique (presse, télé, twitter), coupable de sa propre «insoumission». Constat observé dans bien d’autres faits à la Une de l’actualité de ces derniers temps n’est-ce pas ? Bref, la vie (politique) est à l’image de la société, avec ses «quartiers résidentiels» et ses intouchables d’un coté, puis ses «cités» et ses insoumis de l’autre. Oui le distinguo s’impose.

Jean Luc Mélenchon vient de découvrir ce qu’il convient d’appeler le «contrôle au faciès» ou «délit de sale gueule (politique)». C’est nouveau.

Le raccourci est facile je vous le concède. Mais ça se tient 1. Intervention (police ou justice), 2. Excès de zèle des parties présentes, 3. C’est toujours les 1ers qui gagnent, force à la loi, normal. 4. «L’insoumis» devient victime de son insoumission, à tort ou raison. Et s’en suit le procès de «l’insoumission  de l’insoumis» sur la place publique. On met l’accent et on s’affaire sur l’affaire dans l’affaire, la « belle affaire ». Puis, tous en chœur, on juge avec sévérité  ce que l’on n’accepterait pas pour soi, souvent et presque toujours d’ailleurs. Les faits ayant entrainés le contrôle disparaissent et les actes posés par certaines personnes dépositaires de l’autorité, souvent controversés dans bien des cas-, trouvent toujours une justification à posteriori. Imparable. La mauvaise foi s’habille toujours chez très bonne intention et le présumé-innocent toujours coupable.

Nul n’est au-dessus de la loi, même pas la Loi  …

Convoqué ce matin, JL Melenchon s’est présenté à la direction centrale de la police judiciare de Nanterre. On aurait pu commencer par là. PS: Ce traité (politique), disons cet essai, n’est que simple allégorie et je n’ai pas d’avis sur les « Olivier-Giroud-de-la-politique », c’est à dire, les autres habitants de la « Banlieue Gauche », les anciens « caïds du quartier », ceux qui se réjouissent de voir les insoumis se faire braquer par « les condés #Enmarche ». Ils s’imaginent « peser dans ce match (politique) » en mêlant leurs voix aux chants des sirènes alors que l’objectif c’est de marquer des buts  pour sa cité, de gagner ses propres matchs, c’est à dire des élections. Au lieu d’observer le silence, « ça poucave » | Proverbe (politique): « Qui a perquisitionné chez Meluche perquisitionnera chez vous », le savoir bande de cons!

|Signé: l’apatride (politique) – ou « aPARTIde » -, au choix.

Que devenus êtes-vous? De mon #Extégration (politique), réflexion sur un constat d’échec …

Désormais tout est #noir ou #blanc et ils ont tous viré Ouf. Oui je me pose des questions, sur la nature de «nos valeurs » dites «communes» que nous n’avions jamais défini ensemble. Des questions sur ce qui en reste. Notre amitié n’était qu’une illusion, je suppose, car le naturel est vite revenu au galop: vous avez « traversé la rue« … On se comprend. Même les mieux armés d’entre vous cèdent à la tentation identitaire. Vous voila désormais victimes d’une pathologie volontaire qui ne vous « affecte que pour masquer ce que vous voulez bien ignorer » me semble t-il. Souffrir de ce qui n’existe pas pour soi, somatiser à tout va, telle est la nouvelle tendance des «malades imaginaires» que vous êtes devenus chers ami•e•s. Oui, vous êtes devenus sujets à une infection bien réelle  cette fois . Comprendre …

Le contre-diagnostic viendra très certainement plus tard. Dans ma sphère numérique, petit à petit, la gangrène s’installe, la régression s’opère, le foyer d’infection s’étend. Et au bout de cette jactance étalée, un poison savamment instillé opère et l’on se dit: «Bah, ça passera … c’est la démocratie ». Et quand, vous lire devient blessure, alors j’installe des filtres pour m’éloigner, pour «m’extégrer (1)». Quand l’événement à venir projette son ombre, on peut s’inquiéter ou laisser passer la vague vous emporter loin des rives de la raison. Et s’en faire une, de raison, à tort peut-être, qui sait. Mon père le Vieux Charles me disait: «il faut savoir quitter les choses avant que les choses ne vous quittent». Pour ne pas insulter demain..

Que devenus êtes-vous cher•e•s ami•e•s? Merci de ne pas répondre à ce «billet-de-service» réservé aux «initiés de la Grande École de la Parole sur les blogs & réseaux sociaux». Ils se reconnaitrontC’est un simple constat (d’échec), le mien, le vôtre? Le nôtre. L’afficher et vous le livrer est une élégance, disons que c’est un marque page pour de nouvelles lectures … « communes (?) » que nous définirons ensemble, demain peut-être. Le croisement aura lieu (ou pas) …

Bref, comme le chante Lokua Kanza ci-dessus, «Nakozonga»  (ou pas).

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(1). Extégrer (Extégration). Ce mot-concept qui me vient à l’esprit n’est nullement l’inverse de celui dont il se réfère, et que je vous laisse deviner. Bien au contraire. On peut définir l’éxtégration comme l’étape d’après, celle où l’on devient « soi » dans son espace de vie. S’extégrer c’est tout simplement être libre, surtout quand la nécessité l’oblige. A développer]

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[#Césaire] « Cahier d’un retour au pays natal », le « Martial » récital du #Panthéon, extrait …

Aimé Césaire cahier d'un retour au Pays natal Jacques-Martial_Panthéon 27 avril 2017

Lors de la cérémonie du 170ᵉ anniversaire de l’abolition de l’esclavage en France, le 27 avril dernier, au Panthéon (Paris), j’ai retenu un moment, une séquence émotion, le vibrant récital (de Jacques Martial) de l’œuvre poétique d’Aimé Césaire (publiée en 1939 et rééditée en 1947 ), « Cahier d’un retour au pays natal ». Extrait …

 

Non …

Nous n’avons jamais été amazones du roi du Dahomey, ni princes de Ghana, ni docteurs à Tombouctou, ni architectes de Djenné, ni Mahdis, ni guerriers. Nous ne sentons pas la démangeaison de ceux qui tinrent jadis la lance.

Et, puisque j’ai juré de ne rien celer de notre histoire (moi qui n’admire rien tant que le mouton broutant son ombre d’après-midi), je veux avouer que nous fûmes de tout temps d’assez piètres laveurs de vaisselle? des cireurs de chaussures sans envergure? Mettons les choses au mieux.. d’assez consciencieux sorciers et le seul indiscutable record que nous ayons battu est celui d’endurance à la chicotte...

Et ce pays, cria pendant des siècles que nous sommes des bêtes brutes ; que les pulsations de l’humanité s’arrêtent aux portes de la nègrerie; que nous sommes un fumier ambulant hideusement prometteur de cannes tendres et de coton soyeux et l’on nous marquait au fer rouge et nous dormions dans nos excréments et l’on nous vendait sur les places et l’aune de drap anglais et la viande salée d’Irlande coûtaient moins cher que nous. Et ce pays était calme, tranquille, disant que l’esprit de Dieu était dans ses actes.

Nous, vomissure de négrier…

Nous, vénerie des Calebars …

J’entends, de la cale, monter les malédictions enchaînées, les hoquettements des mourants, le bruit d’un qu’on jette à la mer… les abois d’une femme en gésine, des raclements d’ongles cherchant des gorges, des ricanements de fouet, des farfouillis de vermine parmi des lassitudes. Ainsi soit-il! Ainsi soit-il! C’était écrit dans la forme de leur bassin!

Ceux qui n’ont inventé ni la poudre ni la boussole, ceux qui n’ont jamais su dompter la vapeur ni l’électricité, ceux qui n’ont exploré ni les mers ni le ciel, mais ceux… sans qui la terre ne serait pas la terre! Gibbosité d’autant plus bienfaisante que la terre déserte davantage la terre!

Ma négritude n’est pas une pierre, sa surdité ruée contre la clameur du jour! Ma négritude n’est pas une taie d’eau morte sur l’œil mort de la terre! Ma négritude n’est ni une tour ni un cathédrale! Elle plonge dans la chair rouge du sol! Elle plonge dans la chair ardente du ciel, elle troue l’accablement opaque de sa droite patience! Eia! pour le Kaïlcédrat royal ! Tiède petit matin de vertus ancestrales. Eia! pour la joie! Eia! pour l’amour! Eia! pour la douleur aux pis de larmes réincarnées! Et voici, au bout de ce petit matin ma prière virile, que je n’entende ni les rires ni les cris, les yeux fixés sur cette ville que je prophétise, belle

Donnez-moi la foi sauvage du sorcier, donnez à mes mains puissance de modeler, donnez à mon âme la trempe de l’épée, je ne me dérobe point.

Faites de ma tête une tête de proue, et de moi-même mon cœur ne faites ni un père, ni un frère, ni un fils, mais… le père, mais le frère, mais le fils. Ni un mari, mais l’amant de cet unique peuple.

Faites-moi rebelle à toute vanité mais docile à son génie comme le poing à l’allongée du bras! Faites-moi commissaire de son ressentiment, faites-moi dépositaire de son sang, faites de moi un homme de terminaison, faites de moi un homme d’initiation, faites de moi un homme de recueillement mais faites aussi de moi un homme d’ensemencement. Faites de moi l’exécuteur de ces œuvres hautes, voici le temps de se ceindre les reins comme un vaillant homme..

Mais les faisant, mon cœur, préservez-moi de toute haine, ne faites point de moi cet homme de haine pour qui je n’ai que haine car, pour me cantonner en cette unique race, vous savez pourtant mon amour tyrannique, vous savez que ce n’est point par haine des autres races que je m’exige bêcheur de cette unique race

Que ce que je veux, c’est pour la faim universelle, pour la soif universelle, la sommer libre enfin de produire de son intimité close …

(…) la succulence des fruits.

Aimé Césaire

[…]

 

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