P. Krugman, Nobel d’économie, valide la ligne F. Hollande…

Dans le Financial Times (cité par Rue89),   Paul Krugman, prix Nobel d’Économie (photo) et Richard Layard, économiste à la London School of Economics, lancent un   »Manifeste pour le retour à la raison économique ». un  brûlot qui fait la part belle à la vision Hollande de sortie de crise. Un vrai revers pour la chancelière allemande Angela Merkel et les éconocrates de Droite.

Je vais résumer pour vous les quelques points essentiels de ce manifeste. D’abord, La crise n’a pas été provoquée par des emprunts publics irresponsables, contrairement à l’avis de certains. Hormis la Grèce, cette crise est la conséquence des emprunts et prêts excessifs des banques du secteurs privé. Pour ces deux éminents économistes,  »les déficits publics importants auxquels nous assistons aujourd’hui sont une conséquence de la crise, pas sa cause ». Et toc!

La nature de la crise est aussi décortiquée dans ce papier et, la chute des dépenses (solution adopté par l’Allemagne et Sarkozy) a entraîné une crise économique qui a aggravé le problème de la dette. Ils proposent de soutenir la demande et ne pas empirer la situation par des coupes drastiques dans les dépenses publiques ou de fortes augmentations des taux d’imposition sur les ménages ordinaires. Le Figaro ne va pas aimer.

C’est n’est pas ce que propose Angela Merkel et ses followers de l’UMP. P. KRUGMAN et R. LAYARD pensent que,  une réduction trop brutal de déficits publics (A la Merkozie), peut faire avorter la reprise économique, et donc devenir contre-productif. Une des priorités aujourd’hui est de réduire le chômage avant qu’il ne devienne endémique, ce qui rendrait plus difficile encore la reprise économique et donc la réduction du déficit public.

Les partisans de l’autre politique présentent deux arguments pour justifier leurs positions : 1. la confiance des marchés et, 2. les déséquilibres structurels.

1. la confiance des marchés. Ce premier argument repose sur l’idée suivante: les déficits publics vont entraîner une hausse des taux d’intérêt et donc empêcher la reprise. Symétriquement, l’austérité permettra d’accroître la confiance et donc favoriser le redémarrage.

Faux car,  aucune preuve ne vient en appui à cet argument. En outre, écrivent-ils, si l’on examine l’expérience passée, il n’existe pas d’exemple probant où des compressions budgétaires ont conduit à une activité économique accrue. Étude du FMI à l’appui, ils affirment que les coupes budgétaires retardent la reprise. C’est ce qui se passe aujourd’hui les pays qui ont le plus réduit leurs dépenses publiques sont ceux qui ont connu des baisses de la production les plus aiguës. Pas mieux.

La vérité, c’est que les compressions budgétaires n’inspirent pas la confiance des marchés. Les entreprises n’investissent que si elles anticipent un nombre suffisant de clients, recevant des revenus suffisants pour alimenter leurs dépenses. L’austérité décourage l’investissement. C’est la vision de sortie de crise François Hollande., Président de la République.

2. L’argument structurel avancé contre la relance de la demande consiste à dire: la production serait limitée, du côté de l’offre, par des déséquilibres structurels.

Les signataires du  »Manifeste » ne remettent pas en cause complètement cet argument mais, font remarquer que dans la plupart des pays, ça n’est tout simplement pas le cas. Tous les secteurs majeurs de nos économies sont en difficulté, et chaque profession connaît un chômage plus élevé que d’habitude. Donc, le problème est forcément une insuffisance générale de la demande. En raison de leurs idées fausses, de nombreux décideurs occidentaux infligent des souffrances massives à leurs peuples.

Et d’ajouter que ces idées pour gérer les récessions ont été rejetées par presque tous les économistes depuis les catastrophes des années 1930. Il est tragique de constater que, ces dernières années, les vieilles idées erronées ont de nouveau pris racine. Nous ne pouvons plus accepter une situation où les décideurs politiques sont d’avantages guidés par des craintes erronées de taux d’intérêt plus élevés que par les horreurs du chômage de masse, ajoutent-ils en conclusion.

Voila de quoi redonner du tonus à François Hollande, nouveau chancelier de la croissance en Europe. Oui, on peut le dire.

Pour plus de détails, lire le texte complet sur Rue89, Traduction de Pascal Riché qui me permet de faire un billet à moindre frais. Le Manifeste est  dispo ici:  ManifestoForEconomicSense.org, Je fais partie des signataires.

Edit, Vend 13H00: Sommet de Bruxelles : les pays de la Zone €uro viennent d’adopter les mesures pour favoriser la croissance…

ça avance…