Baisse *surprise* du chômage au 2e trimestre 2016, pour une surprise c’est une surprise! (l’avis de l’INSEE). Le taux de chômage a baissé de 0,3 point au deuxième trimestre, passe à 9,6% de la population active en France …
Pour éviter les “youpiii!« qu’on risquerait de regretter à la rentrée, il est intéressant de *revoir les statistiques du chômage au ralenti*. C’est ce qu’a fait LeMonde.fr, je résume.
Une *baisse surprise* qui impose la prudence car se situe dans la marge d’erreur de l’indicateur (+/-0,3 point). On peut se tromper. Sur le total de 2,767 millions de chômeurs en métropole, il faur savoir que:
1. Le chômage de longue durée s’établit à 4,3% de la population active, comme au trimestre précédent, n’a donc pas bougé.
2. Faible baisse du nombre d’inscrits sur les listes (-5.300 en catégorie A), c-à-d, des personnes souhaitant travailler ne sont pas comptabilisées parce qu’elles ne cherchent pas *activement* ou ne sont pas *disponibles immédiatement* (peut-être bien en vacances dans la famille pour se refaire une santé à moindre frais, le chômage tue). Ils étaient 1,5 million à la mi-2016, un nombre en hausse de 29.000 sur le trimestre et de 43.000 sur un an, mais le chômage baisse nous dit-on.
3. Le nombre de personnes en sous-emploi, c’est-à-dire qui souhaiteraient travailler davantage, est en hausse (+0,3 point), à 6,7%. Il s’agit pour l’essentiel, de travailleurs à *temps partiel subi* – c-à-d, je décide quand tu bosses, surtout avec la #Loitravail, t’as pas intérêt de bouder. Patron power)
[Note: Cette “baisse miraculeuse” n’a aucun lien avec la récente visite de Bernard Cazeneuve à Lourdes -non, il faut pas exagérer non plus-].
4. Cette baisse reste cependant très éloigné du niveau d’avant la crise de 2008 (6,8% avant que Sarkozy n’explose les compteurs, » baisse tendancielle du taux du chômage ». Déjà une « appellation d’origine contrôlée »). On va attendre la « baisse normale du chômage ».
Et comme par hasard (paragraphe très mauvaise foi, mais pas vraiment) François Hollande avait conditionné son sa candidature 2017 à une baisse « crédible » du chômage en 2016. Il sera candidat et à défaut d’avoir du bol, le perlimpinpin (politique) est une option. Et lorsqu’on regarde la UNE du Canard de début Août 2016, on peut se poser des questions sur ce « miracle« .
Dans le domaine du chômage, la lecture des chiffres au ralenti est une nécessité contre la cécité des effets d’annonce.
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