La blogosphère fête l’arrivée d’un petit dernier: Jean François Copé. L’ancien Président de l’UMP a ouvert un blog, il débarque. Dans son premier billet que j’ai lu, il nous explique pourquoi il veut faire «blogueur», son post « Pourquoi ce blog?» se termine par une demande: «Cette démarche ne doit pas être solitaire. Je vais donc la poursuivre, ici, avec vous, sur ce blog». Avec nous? Ok. Puisque c’est gentiment demandé, je vais l’aider, je vous propose une lecture commentée du 1er billet de blog de Jeff_Copé avec ma généreuse contribution (en bleu).
La parole est à JF Copé, jeune blogueur (politique)
En juin 2014, je me suis demandé si je devais tout arrêter (depuis le temps qu’on te l’avait conseillé Jeff). Renoncer face à la violence des attaques, l’ampleur des calomnies. (Tu parles pour toi?). Bien sûr, j’avais parfois été caricatural. (Très caricatural même, particulièrement avec Christiane Taubira, toujours ministre). Mais là, j’étais tellement caricaturé, sali (en même temps, tu l’avais bien mérité Jeff). A quoi bon continuer? (on n’osait pas te le dire). En avais-je l’envie, la capacité, la force même? Je me suis longuement posé ces questions. Sérieusement, en conscience. (Ouf! Il était temps).
Jusqu’à présent, ma conception de la politique avait été celle d’un parcours initiatique au service de mon pays, avec une progression palier par palier (…) Là, tout s’effondrait brutalement. Trop de violence, de jalousie, de haine. (jalousie? Heu… La haine, oui, ta haine était d’une violence inouïe!)
Si malgré les injures et les mensonges publics (on attend toujours tes excuses Jeff), je souhaitais poursuivre le combat au service de cette France qui m’a tant donné, alors je ne pouvais plus faire l’économie d’une profonde remise en cause. (Les injures et le mensonge, c’est mal Jeff, pas bien!). Une remise en cause que je sentais nécessaire depuis longtemps, mais que j’avais toujours reportée, par manque de temps et aussi peut-être, avouons-le, par manque de volonté (feignasse).
Bien sûr, j’ai passionnément aimé présider ma famille politique (F. Fillon ne partage pas ton avis Jeff, il l’a toujours de travers). J’ai aimé le choc des idées, (…) la politique, c’est la réflexion puis l’action. (chez toi Jeff, c’était l’inverse). Mais ce sont aussi des rencontres, une grande aventure humaine. Pourtant, de là où j’étais, les limites de la politique à «l’ancienne» m’apparaissaient clairement (…), les combinaisons et la lutte des egos plus forte que la formulation de solutions pour les Français, la recherche de compromis au prix d’incompréhensibles contorsions idéologiques, le goût irrésistible de la petite phrase « qui tue » (je ne te le fais pas dire), la course aux matinales et aux chaînes infos (ça te manque? Tiens, Philippot du FN t’a piqué la place de squatteur), (…) Mais comment changer tout cela quand on est accaparé par les servitudes d’un parti politique? (oh ho Jeff! Piquer sa place à Fillon en le faisant cocoe et venir te plaindre de « servitude », faut pas pousser..).
Alors, ce recul politique qui s’impose, (on te l’a imposé Jeff, dire la vérité aux français). Oui, c’est une épreuve (l’affaire Bygmalion). Mais si, paradoxalement, cette épreuve était aussi une vraie chance? (la chance, c’est de ne pas revenir Jeff, les juges toussa, demande à Claude Guéant…). Une chance pour souffler (et disparaître). Pour redevenir moi-même. Pour trouver des réponses à la question lancinante que me posaient, un peu tristement, tant de mes administrés à Meaux: « pourquoi l’homme que l’on connait et que l’on aime ici, apparaît-il si différent, si arrogant à la télé ? » (parce que c’est toi Jeff, le vrai toi). Une chance pour comprendre aussi et surtout quelles peuvent être les racines de ce malaise qui sinistre la politique et désenchante notre pays (avec ton concours je te rappelle).
Dès l’été, j’ai pris ma voiture avec ma famille et nous sommes partis retrouver un peu de ce contact simple, direct et franc, avec les Français (prochainement, tu prendras les Car-Macron, y paraît que c’est très bien pour les voyages en famille). Ce contact qui me manquait tant dans le tourbillon médiatique parisien. Nous sommes allés dans ce Massif central qui a donné Georges Pompidou, Valéry Giscard d’Estaing et Jacques Chirac à la France (Et voila! tu reparles politique! Pfff). J’ai vu des gens heureux dans leur vie personnelle mais souvent déçus, désabusés, voire dégoûtés par la politique (et par tes idées). J’ai vu des Français résignés ou désespérés qui ne voyaient plus d’issue pour notre pays (tiens donc), qui s’inquiétaient pour leurs enfants (tu parles de pain au chocolat?). J’ai entendu, ce sont leurs mots, des compatriotes qui me disaient, sans haine mais froidement: « on ne vous croit plus » (Ah! t’as vu?), « la droite et la gauche, c’est pareil, ça fait trente ans qu’elles échouent », « il ne nous reste plus qu’à renverser la table », « si on ne réagit pas maintenant, après nous serons foutus… »
Je les ai longuement écoutés. J’ai réalisé que mon devoir (ton devoir ?) était de comprendre et d’analyser ce désespoir. De ne pas le rejeter (te rejeter nous a fait du bien, je dis ça je dis rien…). D’assumer un regard critique sur nos échecs. De me mettre à l’écoute, de chercher, de trouver avec eux des solutions pour sortir de l’impasse. En un mot, de faire de la politique autrement. (Non Jeff, c’est pas ton devoir, c’est pas le boulot d’un blogueur, les laisser tranquille, ok?). Alors je me suis astreint à une discipline : du silence, du travail (il était temps), du terrain (de foot? le sport, c’est bien). Plus de politique politicienne (sic !). Plus de médias. Du fond. Prendre le temps (le plus longtemps possible Jeff, ne pas se presser). J’ai pris mon bâton de pèlerin (oh Mon Dieu!). Depuis près de 9 mois maintenant (accouche!), je parcours cette France dite «périphérique» : Cantal, Cher, Dordogne, Oise, Corrèze, Vaucluse, Nord… Cette France si belle, …. Etc (…)
Signé: JFC
J’arrête les conseils-à-Jeff, le dernier paragraphe est de trop, faire court sur un blog, d’ailleurs, ces quelques remarques devraient suffire. Sinon, bienvenue Jeff dans le monde merveilleux des «blogs (politiques)»! Blogueur-mode, c’était moins risqué mais t’as pas le profil. N’oublie pas de mettre F. Fillon et Alain Juppé dans ta Blogroll, pour les blogowars, ça peut être sympa. Bonne chance mon cher JFC.
De rien.