Ah! Standard and Poor’s va perdre son triple A…

20130206-190046.jpgEt, ce n’est pas une blague. Je sens déjà votre excitation. Oui, les agences de notation, ces juges de nos performances économiques, ces faiseurs de « AAA«  (l’alpha et l’oméga des marchés financiers) risquent de perdre leur « AAA« .

Retournement de situation…

La justice américaine pointe du doigt la responsabilité des agences de notation dans la crise. Obama demande des comptes. L’explication tient dans cette question-réponse que je vous invite à lire.

Le Point.fr : Quelle est la portée des poursuites engagées par le département américain de la Justice contre Standard and Poor’s (S&P) ?

Norbert Gaillard (spécialiste des agences de notation): » Elle est historique. Six ans après la crise des subprimes, il y a une volonté des législateurs américains et du monde politique de trouver les coupables et peut-être même des boucs émissaires. On avait bien assisté au cours de ces dernières années à des procès opposant des agences de notation à des fonds d’investissements américains, essentiellement Moody’s et Standard and Poor’s en Californie, à New York et dans l’Ohio notamment. Mais le plus souvent, les agences avaient obtenu gain de cause en faisant valoir que leurs notes étaient de simples opinions, protégées à ce titre par le premier amendement de la Constitution américaine.

Le fait que le département américain de la Justice soit cette fois en première ligne pour mener l’attaque, c’est vraiment significatif. Là, ce ne sont plus de simples procureurs d’États fédérés. Cela vient de très haut, ce qui marque une nouvelle phase. D’autant que la loi Dodd-Franck de 2010 a mis fin à une protection particulière dont bénéficiaient les agences depuis 1933. Cette exemption, comme disent les Américains, en faisait non seulement l’alpha et l’oméga des marchés financiers en intégrant une référence à leurs notes dans la réglementation financière, mais les protégeait aussi contre des poursuites éventuelles devant les tribunaux, contrairement aux auditeurs et aux commissaires aux comptes.

Il y a donc eu une sorte de normalisation du statut des agences. Clairement, un verrou a sauté, même si les agences peuvent toujours se prévaloir du premier amendement de la Constitution américaine ». SourceLePoint.fr

C’est génial. Le TripleA, ne plus pouvoir le distribuer, c’est le perdre. Voila une info qui devrait occuper nos amis du Front de Gauche, un p’tit moment.