Journalisme, thérapie et non-assistance à lecteur en danger…

Je n’ai pas fait l’école du journalisme mais, sur les pelouses verdoyantes du campus universitaire de Lille Flandres-Artois (Villeneuve-d’Ascq 4 cantons), j’ai longtemps discuté ‘’journalisme’’ avec des copains apprentis-journalistes. Se souvenir de ses copains d’avant permet de lire avec du recul, les récentes dérives de la presse…

Souvent, ces journaleux quittaient la Rue Gauthier de Châtillon pour nous rejoindre sur les marches de la bibliothèque, au coeur de la Cité’U. Entre midi et deux, on refaisait le monde: confrontation d’idées, joutes verbales entre théories économiques et éthique journalistique, à l’ancienne. Echanges sans fins, rires et engueulades passionnées, on était jeunes et … cons.

On avait des convictions, des idées sur tout, mais surtout des idées comme disait Coluche. Christophe, un petit gros à cheveux roux rêvait d’écrire dans la presse pour, disait-il  »refléter la réalité loin de toute influence, tout en assurant la responsabilité de mes écrits ». Le pauvre…

Entre deux bouffées de cigarette, il clamait:  »Notre éthique est garantie dans la déclaration universelle des droits de l’homme et du citoyen de 1789: La liberté de la presse est l’un des principes fondateurs de notre démocratie! ». C’est beau. Heureusement, Julien, un grand maigre à lunettes (la conscience des deux, il en faut toujours un) venait à son secours   »Ce qui n’autorise pas d’écrire n’importe quoi!. L’injure, la diffamation et particulièrement l’incitation aux crimes et délits sont réprimées, à éviter!!! » faisait-il remarquer.  On débordait souvent sur les heures de cours, c’était cool.

Si ça se trouve, ils travaillent à L’Express.fr chez Barbier, au Point.fr, peut être au Figaro. Enfin je n’en sais rien. J’espère qu’ils ont gardé leurs notes de ces années-fac. J’aurai aimé soumettre à leur sens critique, ces extraits trouvés sur le site de la BBC-Afrique sous ce titre:

« Comment peut-on faire preuve d’impartialité si l’on veut être un journaliste patriote? ».

On va se contenter de la réponse de Kevin Marsh, Rédacteur en chef de l’Académie de journalisme de la BBC (prenez des notes, c’est gratuit). Lesson1.

Raté! Les couvertures de ces derniers jours sont aux antipodes d’un tel objectif.  »Comprendre pourquoi le gouvernement a pris des mesures impopulaires ». Ce n’est pas (encore) le cas, alors les titres attrape-lecteurs de ces derniers jours… Poursuivons, lesson2:

En clair, les journalistes-patriotes du Point.fr, de l’Express.fr et surtout du Figaro devraient expliquer à leurs lecteurs, pourquoi Sarkozy a perdu l’élection présidentielle, pourquoi l’UMP a perdu les élections législatives et surtout, pourquoi ils sont dans l’opposition. C’est donc faire oeuvre de thérapie-journalistique  que d’aider l’électeur (ou le lectorat de droite) à sortir du traumatisme post défaite électorale. On peut parler de  »Non assistance à électeur en danger »….

Une thérapie de groupe s’impose donc à la droite toute entière, journaliste-patriotes  inside. On va encore creuser les déficits de la Sécu.

Ah Christophe et Julien, que devenus sont-ils? Blogueurs? Peut être que Marc-de-lille a des nouvelles.  En attendant, partageons nos avis.

|illustration1|

6 réflexions au sujet de « Journalisme, thérapie et non-assistance à lecteur en danger… »

Répondre à José Defrançois (@Defrancoisjose) Annuler la réponse.